Une peine de quatre à six mois de prison avec sursis a été requise ce 3 juin à l’encontre du norvégien Kristian Vikernes, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour « provocation à la haine » et « apologie de crimes de guerre » pour dix extraits de textes publiés entre mars et juin 2013 sur Internet et qu’il affirme ne pas avoir écrits.
Le procureur Annabelle Philippe a également demandé au tribunal de prononcer une peine d’amende qui ne « pourra pas être inférieure à 5 000 euros » pour ces écrits « incitant à la haine ».
« Je ne reconnais pas ce qui figure dans la convocation comme des choses que j’ai écrites », a déclaré l’accusé, précisant que selon la police secrète norvégienne, « rien que sur Facebook, il y a 350 personnes qui prétendent être Varg Vikernes » et que « n’importe qui peut très facilement fabriquer un blog ».
Surnommé « Varg », l’homme de 40 ans avait été arrêté le 16 juillet avec son épouse française à leur domicile de Salon-la-Tour, en Corrèze, sur des soupçons d’intentions terroristes. Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait justifié l’interpellation du couple par la nécessité « d’agir avant, et non pas après » face au terrorisme. Les autorités estimaient alors Vikernes « proche de la mouvance néonazie », « susceptible de préparer un acte terroriste d’envergure » et constituant donc « une menace potentielle ».
L’affaire s’était rapidement dégonflée puisque Kristian Vikernes avait été libéré après quarante-huit heures de garde à vue, avec comme seules charges celle de « provocation publique à la haine raciale » et« apologie de crime de guerre » pour des écrits sur Internet. Un avis défavorable à son expulsion du territoire français avait même été rendu en septembre, avant que le procès prévu en octobre ne soit décalé. Son avocat avait alors déclaré que le procès ne visait qu’à « justifier tout ce déploiement de moyens » et à « sauver le dossier ».