François Hollande est sur tous les fronts, cherchant paraît-il à donner un sens aux commémorations qu’il enchaîne sans discontinuer : après la célébration du D-Day, puis celle du Débarquement en Provence, sans oublier le centenaire de la Première Guerre mondiale au début du mois d’août, voilà que dans la foulée de Valls, il convoque à son tour les télévisions pour le 70e anniversaire de la Libération de Paris.
Cette frénésie de commémorations confine à l’overdose, comme s’il s’agissait d’un « culte mémoriel » immuable qui ne souffrirait d’aucun relâchement. Une sorte de « mémoire obligée » que relayent et récupèrent sans vergogne les hommes politiques, et qui risque à la longue de déboucher sur une lecture unilatérale des événements.
Une lecture en quelque sorte officielle de l’Histoire, occultant certains faits qui ne cadrent pas dans la célébration unanimiste, par exemple, de la Libération de la France, où l’on passe volontiers sous silence les excès de l’épuration ou le sort souvent déplorable que l’on a réservé aux prisonniers de guerre allemands. Certes, il faut rendre hommage à celles et à ceux qui, comme Jean Moulin, mouraient pour la France. « Comme tant de bons soldats qui, sous le soleil ou dans l’ombre, sacrifièrent un long soir vide pour mieux remplir leur matin » (Mémoires de guerre de Charles de Gaulle).