Plusieurs milliers de manifestants pro-démocratie ont contraint à la fermeture temporaire du siège de l’exécutif de Hong Kong lundi après une nuit de violents affrontements avec les forces de police.
Les protestataires ont investi dans la matinée le quartier d’Admiralty, où se trouve le bâtiment officiel qu’ils ont entrepris d’encercler en ignorant les mises en garde de la police.
Outre le siège du gouvernement de la « région administrative spéciale » de Hong Kong, le bâtiment du Conseil législatif et des dizaines de boutiques sont restés fermés lundi matin. Dans la nuit, les forces de police anti-émeutes avaient chargé à plusieurs reprises les manifestants, procédant à une quarantaine d’interpellations. Des dizaines de volontaires ont pris en charge les nombreux blessés.
La police, qui a été accusée de recours excessif à la force, a fait usage de coups de matraques et de gaz au poivre. Les manifestants ont de leur côté lancé des bouteilles, des casques et même des parapluies, devenus au fil des manifestations le symbole du mouvement démocratique.
Les protestataires gardent le cap sur 2017
Les manifestants, mobilisés depuis plus de deux mois, réclament la tenue d’une élection authentiquement libre et ouverte en 2017 pour choisir le prochain chef de l’exécutif, et ne veulent pas choisir parmi des candidats présélectionnés par Pékin.
« L’atmosphère qui règne à Admiralty est bien différente à présent après les affrontements de la nuit dernière. C’est très tendu, comme aux premiers jours de la contestation », témoignait Jessica Lam, 20 ans, qui est retournée lundi matin sur le site de la contestation.
Ces tensions, qui se sont également matérialisées dans le quartier de Mong Kok, de l’autre côté de Victoria Harbour, constituent une escalade du mouvement de désobéissance civile qui avait marqué le pas ces derniers temps.
Leung Chun-ying, qui dirige l’exécutif de Hong Kong, a prévenu lundi que la « tolérance » de la police ne devait pas être prise pour un « signe de faiblesse ».
« J’appelle les étudiants qui se préparent à revenir ce [lundi] soir sur les sites d’occupation à ne pas le faire », a-t-il dit, sans préciser si les forces de police recevraient l’ordre de faire évacuer les campements ce lundi soir.