Une trentaine de militants de la plateforme MásLibres.org a manifesté ce matin devant le musée Reina Sofia à Madrid pour protester contre certaines « œuvres » de l’exposition intitulée « Un savoir vraiment utile ». On y voit notamment quatre incitations à brûler des églises, montrant des boîtes d’allumettes illustrées d’une église et accompagnées du slogan : « La seule église qui éclaire est celle qui brûle – participe ! »
Le porte-parole de cette association qui défend la liberté religieuse et les droits des Chrétiens en Espagne, Miguel Vidal, a qualifié le choix de cette œuvre d’« art » contemporain d’« effarant ». « Effarant d’assister au triste spectacle d’une institution du prestige culturel du musée Reina Sofia utilisant la violence antireligieuse pour faire sa promotion, d’autant plus que l’Espagne a été le lieu, il y a moins d’une siècle, d’une des plus grandes persécutions religieuses de l’histoire », a-t-il déclaré.
L’exposition de l’intolérance au musée Reina Sofia
Les manifestants qui ont occupé les marches du musée portaient des photos d’églises en flammes, de sépultures profanées et de corps de religieuses moqués par les passants en Espagne avant et pendant la Guerre civile, avec notamment des images de la Semaine tragique de Barcelone, des églises brûlées des jésuites et des Mercedarias de Madrid et de la profanation du couvent des Salésiennes de Barcelone en 1936.
Ce fut également l’occasion de rappeler que le musée de la Reine Sophie s’élève à proximité de la gare d’Atocha et de la rue d’Atocha où se trouvaient alors de nombreuses « checas » où étaient torturés, jugés sommairement et souvent exécutés des fidèles qui avaient pour seul tort de se rendre à l’église. « Le musée encourage une violence qui a causé des milliers de morts en Espagne et des millions à travers le monde » a souligné le groupe, condamnant l’entêtement du musée qui n’a même pas répondu, pas plus que le ministre de l’Éducation, à une pétition signée par plus de 40.000 Espagnols demandant qu’il soit mis fin au scandale.
Après les églises, que faudra-t-il brûler pour satisfaire Madrid ?
Divers ministères espagnols ont en effet soutenu la mise en place de cette exposition qui est censée faire œuvre pédagogique en incitant à la « réflexion » sur les « luttes sociales » et la « production collective de savoirs et d’expériences ».
Il ne leur suffit d’ailleurs pas d’imaginer des églises qui brûlent : l’exposition comporte également des « œuvres » qui font la promotion de l’avortement légal, avec en point d’orgue un Notre Père détourné pour en faire une prière pour le « droit à l’avortement » : « Donne-nous le droit de décider sur notre corps. Et donne-nous la grâce de n’être ni vierges ni mères. Libère-nous de l’autorité du Père, du Fils et du Saint-Esprit… »
La plate-forme d’action civique HazteOir (« Fais-toi entendre ») propose de son côté une pétition en ligne et signale le communiqué rendu public par des employés du musée Reina Sofia, qui protestent contre « l’apologie du délit » constitué par l’appel à brûler les églises, « en tant qu’employés publics, agnostiques pour la plupart ». Ils ne veulent pas apparaître liés « à ce type d’œuvres, qui outre leur qualité peu artistique – ou précisément à cause de cela – recèlent des messages de discorde. (…) Que se passerait-il si une œuvre exposée au musée Reina Sofia incitait à brûler des homosexuels, des synagogues, des mosquées, des races différentes ou des collectifs féministes ? Nous nous lèverions de la même façon. »
Et de dénoncer la censure et les représailles qui « par le passé se sont abattus sur ceux qui ne communiaient pas à la pensée unique imposée ces dernières années ».
Tant il est vrai qu’il n’y a jamais de liberté pour les ennemis de la Liberté !