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Les jihadistes somaliens perdent l’un de leurs derniers bastions

Les shebab somaliens, une milice jihadiste ayant fait allégeance à al-Qaïda, viennent de subir un nouveau revers, après avoir perdu leur chef, Ahmed Abdi, surnommé « Godane », tué par une frappe américaine, et leur bastion de Bulomareer, en septembre dernier.

En effet, les forces somaliennes ainsi que celles de l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie, ont fini par chasser les shebab de la localité portuaire de Barawe, qui était l’un de leurs derniers bastions. Depuis la chute du président Siad Barre, en 1991, cette ville n’avait plus jamais été contrôlée par une autorité centrale somalienne.

Visiblement, et comme à leur habitude, les jihadistes somaliens ont préféré quitter cette ville située à 200 km au sud de Mogadiscio afin d’éviter de subir des pertes trop lourdes et dans l’intention de mener, par la suite, des actions de guérilla ou des attentats contre les troupes de l’AMISOM et les forces somaliennes.

« L’ennemi approche afin de submerger la localité, mais laissez-moi vous assurer que nous ne quitterons jamais les alentours de Barawe, le combat continuera et nous transformerons la ville en tombeau des ennemis », a ainsi affirmé Cheikh Mohamed Abu Abdallah, un commandant shebab.

La prise de Barawe était l’un des objectifs principaux de l’opération Océan Indien, lancée en août par les forces de l’Union africaine, dans la mesure où elle visait à priver les shebab de tout accès vers la mer et leur interdire ainsi de tout commerce et donc, de sources de revenus.

Ainsi, depuis Barawe, qui était leur « capitale », les jihadistes exportaient du charbon de bois vers les pays du Golfe – selon l’ONU, ce trafic leur rapportait 19 millions d’euros par an – et percevaient des taxes sur les marchandises exportées.

Les troupes de l’AMISOM, dont les effectifs ont été portés à 22 000 hommes en janvier, s’attachent désormais à sécuriser la ville. « Certains soldats ont fouillé les maisons à la recherche d’armes, tandis que le gros des troupes installaient leurs bases à la sortie de la ville », a expliqué Abdukadir Mohamed Nur, le gouverneur de la province de Basse-Shabelle, selon l’AFP. « Les opérations pour assurer la sécurité sont en cours » a-t-il ajouté.

Depuis août 2011, les shebab ont été contraint à abandonner les positions qu’ils occupaient à Mogadiscio. Désormais sur la défensive en raison de la puissance de feu supérieure de l’AMISOM, ils ont subi revers sur revers. Pour autant, ils ont su garder une capacité de nuisance.

Tenant encore les axes routiers et des zones rurales relativement importantes, ils parviennent à planifier des attentats, pour certains spectaculaires et meurtriers, dans la capitale somalienne ou bien encore dans les pays riverains (Kenya, Djibouti notamment).

 

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