La division régionale d’une association russe de consommateurs, Rospotrebnadzor, vient de déposer une plainte contre la chaîne de fastfood McDonald’s auprès d’un tribunal moscovite, au motif qu’un certain nombre de produits ne satisfont pas aux normes sanitaires russes.
La succursale de Veliky Novgorod affirme que les tests de laboratoire qu’elle a fait effectuer montrent que différents produits présentent de nombreuses anomalies, eu égard aux critères de « sécurité et de qualité », et qu’ils ne respectent pas « les paramètres physico-chimiques et microbiologiques requis par le droit russe ».
Les examens en question auraient ainsi mis en évidence la présence de bactéries E. coli dans les wraps Caesar et les salades de la chaîne. McDonald’s est également accusé d’avoir sous-estimé le nombre de calories apportées par certains de ses produits, dont le cheeseburger et le Filet-O-Fish, et la quantité de graisse et de glucides présente dans ses milkshake au chocolat et à la vanille.
Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à une mise en cause de nature sanitaire en Russie lors de période d’escalade de tensions géopolitiques dans la région. Par exemple, une suspension des importations de sprats (Ndlr : un type de poisson) lettons avait coïncidé avec un différend territorial avec Riga ; au moment de la guerre avec la Géorgie, c’étaient les vins et les eaux minérales de ce pays qui avaient été proscrits, et au début de cette année, une interdiction du porc polonais a été décrétée après que la Pologne s’est prononcée en faveur de sanctions plus sévères pour la Russie.
L’Ukraine et ses alliés occidentaux semblent être la nouvelle cible de ces interdictions, affirme le Financial Times, qui indique que la Russie a déjà annoncé qu’elle allait interdire l’importation des produits laitiers ukrainiens à partir de la semaine prochaine, en raison d’une détérioration de la qualité de ces produits alléguée par la même association, Rospotrebnadzor.
Dans un communiqué, McDonald’s a indiqué qu’elle n’avait reçu aucune plainte de cet organisme, et qu’elle n’avait pas été avisée de ses démarches pour faire interdire ses produits.
En avril de cette année, la chaîne de fastfood avait décidé la fermeture « temporaire » de ses 3 restaurants situés en Crimée, au moment de l’annexion de la Crimée par la Russie après que les résultats d’un référendum en Crimée avaient indiqué que la population de la région souhaitait ce rattachement à la Russie, et alors que les tensions entre la Russie et le gouvernement ukrainien étaient de plus en plus vives.