Les Palestiniens ont convenu de former un gouvernement d’union dans les prochaines semaines, afin de mettre fin à leur division politique, selon un communiqué signé mercredi à Gaza par le mouvement islamiste Hamas et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Un accord a été conclu sur la formation d’un gouvernement de personnalités indépendantes dirigé par le président Mahmoud Abbas d’ici cinq semaines, a indiqué ce communiqué lu par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en présence d’une délégation de l’OLP.
L’OLP est internationalement reconnu comme le seul représentant légitime du peuple palestinien.
Aussitôt, des scènes de liesse populaire ont éclaté dans toute la bande de Gaza. Des milliers de personnes sont spontanément descendues dans les rues de la ville de Gaza, ainsi que dans les principales agglomérations et les camps de réfugiés de l’enclave palestinienne, en brandissant des drapeaux et aux cris d’Unité palestinienne !.
Peu après, l’aviation israélienne a effectué une frappe sur le nord de Gaza, à Beit Lahiya, blessant six civils palestiniens, dont un très grièvement, selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas.
Dans un bref communiqué, l’armée israélienne a confirmé avoir conduit une opération de contre-terrorisme dans le nord de l’enclave. Elle a reconnu avoir manqué sa cible.
En début de soirée, trois roquettes ont été tirées de Gaza vers le sud d’Israël, selon un communiqué militaire. Mais l’armée est revenue sur sa précédente déclaration selon laquelle l’une d’elles avait touché le terminal frontalier d’Erez.
Aux termes de l’accord de réconciliation, parrainé par l’Egypte, le nouveau gouvernement, composé de technocrates, aura pour mission de préparer des élections législatives et présidentielle.
Il devra prêter serment devant M. Abbas et obtenir la confiance du Conseil législatif palestinien (CLP), le Parlement palestinien constitué de députés de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Le dirigeant de l’Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah (Cisjordanie), va également émettre un décret présidentiel convoquant des élections législatives et présidentielle qui auront lieu six mois après que le Parlement aura voté la confiance au gouvernement, précise le communiqué.
Les dernières législatives dans les Territoires palestiniens remontent à 2006 —elles avaient été gagnées par le Hamas — et la présidentielle, remportée par M. Abbas à 2005.
En outre, les parties signataires se sont mises d’accord pour réactiver dans les cinq prochaines semaines un comité ad hoc chargé de réformer l’OLP.
Le Hamas et son allié radical du Jihad islamique ont émis le voeu ces dernières années d’adhérer, à certaines conditions, à cette organisation.
Dans un communiqué, le chef du Jihad islamique Khaled al-Batsch a salué l’accord signé mercredi. Pour lui, il s’agit d’un pas dans la bonne direction, mais cinq semaines c’est long, a-t-il mis en garde en disant craindre que ce délai puisse entraîner un blocage surtout s’il y a des pressions israéliennes ou des ingérences extérieures de la part de ceux qui ne veulent pas de l’unité de notre peuple.
Le Hamas et le Fatah, principal parti de l’OLP, ont déjà signé des accords de réconciliation au Caire (avril/mai 2011) et à Doha (février 2012) pour mettre fin à la division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. Mais les échéances fixées alors ont été constamment repoussées.
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