Depuis plusieurs années, l’armée américaine est confrontée à un nombre important de cas de suicides. En 2012, elle a perdu davantage de soldats ayant mis fin à leurs jours (350 environ) qu’au combat. Et les chiffres de l’an dernier sont restés à un niveau encore anormalement élevé.
Des programmes ont été mis en place pour tenter de réduire ce phénomène. Sans succès pour le moment. Les troubles de stress post-traumatique liés aux engagements de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan sont généralement mis en avant pour l’expliquer.
Sauf que le suicide ne concerne pas seulement les soldats ayant pris part à des opérations extérieures. En 2012, il avait été d’ailleurs dit que ce phénomène concernait « une part importante de personnels n’ayant jamais été engagés dans des combats ». Les difficultés financières, les déboires conjugaux peuvent également expliquer certains passages à l’acte. De même que probablement le mode de commandement au sein de l’armée américaine…
En tout cas, ce phénomène affecte désormais les forces spéciales américaines, selon leur chef, l’amiral William McRaven, invité à un colloque organisé à Tampa (Floride) le 17 avril. « Ces deux dernières années, nous avons connu le plus haut taux de suicides que nous n’avons jamais eu dans la communauté des opérations spéciales et cette année, je crains que nous soyons partis pour faire pire », a-t-il déclaré.
« Il ya beaucoup d’angoisse et de pression. Mes soldats livrent depuis 12 ou 13 ans des combats difficiles. Des combats très difficiles. Quiconque a participé à une guerre en ressort changé. C’est aussi simple que cela », a expliqué l’amiral McRaven, sans pour autant donner de chiffres qui auraient permis de mesurer l’ampleur du phénomène. « Il peut prendre un an ou plus pour évaluer les effets des combats sur les unités des forces spéciales », a-t-il ajouté.
Pour lutter contre cette tendance, un programme de prévention a été mis en place en 2012. Il « répond à une approche holistique qui prend en compte tous les facteurs qui pourraient contribuer à un passage à l’acte, dont les facteurs psychologiques, sociaux, spirituels et physiques », a expliqué un porte-parole du SOCOM (Special Operations Command).
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