Les événements s’accélèrent chez Sanofi. Après des mois de rumeurs et deux journées de terribles turbulences au sommet du groupe pharmaceutique, le conseil d’administration a tranché. Réunis en urgence, mercredi 29 octobre, avant l’ouverture de la Bourse, les administrateurs ont décidé à l’unanimité d’écarter immédiatement le directeur général actuel, Chris Viehbacher. Celui-ci a accepté de démissionner.
Serge Weinberg, le président du conseil, va sortir de son rôle non exécutif et devenir PDG pour quelques mois. Le temps de chercher un nouveau dirigeant issu du monde pharmaceutique. Une fois trouvée la perle rare, M. Weinberg redeviendra simple président.
Après le non-renouvellement d’Henri Proglio chez EDF et la mort de Christophe de Margerie chez Total, Sanofi est le troisième poids lourd du CAC à changer brusquement de patron en quelques jours.
L’éviction de M. Viehbacher a été peu appréciée par les investisseurs. Mardi, l’action du champion tricolore de la santé avait déjà dévissé de 10,6 %, sa plus forte chute en dix-sept ans, les craintes sur l’activité dans le diabète se conjuguant avec les inquiétudes suscitées par la crise au sommet. Mercredi matin, le titre baissait de nouveau de 4 %. La valeur de Sanofi a ainsi fondu de 15 milliards d’euros en deux jours. Résultat, le groupe a perdu sa couronne de première entreprise française par son poids en Bourse. Total domine désormais le classement.
Craintes d’une OPA
Et déjà, certains évoquent la crainte d’une possible OPA sur Sanofi de la part d’un concurrent voulant profiter de ce passage à vide. « Surtout si Elias Zerhouni, l’extraordinaire patron de la recherche qui était le bras droit de Chris, part à son tour… », lâche un fidèle des deux hommes.