Dominique Sopo revient à la tête de SOS Racisme, alors que la présidence de l’association phare de l’antiracisme était vacante depuis le départ au début de l’année de l’Israélo-sénégalaise Cindy Leoni suite à un désaccord interne.
Suite à une assemblée générale, la présidence de l’association devient donc officiellement bicéphale. En réalité, le Guinéen Ibrahim Sorel Keita, qui a assuré la présidence par intérim ces derniers temps, devient président du Conseil national de l’association, c’est-à-dire vice-président : « Dominique s’occupera de la ligne politique et moi de la redynamisation des comités et des partenariats », a détaillé Ibrahim Sorel Keita à l’AFP. Les partenariats, un sujet qu’il connaît bien. En effet, Keita est le président, depuis 2008, de la chaîne BDM TV, soutenue financièrement par la Mairie de Paris et la Région Île-de-France, avec lesquelles elle a signé une convention. La chaîne a pour slogan « BDM TV France Diversité Média, la première chaine européenne de la diversité ». Chevalier de l’ordre national du Mérite, il a été responsable pendant quatre ans de la section Île-de-France de SOS Racisme, association à laquelle il a adhéré en 1988.
Mais c’est bien Dominique Sopo qui redevient le nouvel homme fort de SOS Racisme. Professeur d’économie au lycée Claude Monet (13ème arrondissement de Paris), Dominique Sopo revient donc à la tête de l’association qu’il a présidée de 2003 à 2012. En provenance du syndicalisme étudiant (UNEF-ID), il a d’abord été l’attaché parlementaire de Julien Dray, ayant adhéré au Mouvement des jeunes socialistes et à SOS Racisme en 1996. Lors de sa présidence de SOS Racisme, association satellite de l’UEJF, Dominique Sopo fut invité au dîner du CRIF, témoigna lors du procès des caricatures de Mahomet en faveur de Charlie Hebdo et signa diverses pétitions avec les responsables de la communauté juive, comme celle contre la venue de Mahmoud Ahmadinejad au Mondial allemand de 2006.
La semaine dernière, Dominique Sopo a été condamné pour diffamation envers la présidente du Front national, Marine Le Pen, dont il avait évoqué la présence à un « bal antisémite » à Vienne. Alors qu’il compte faire appel de la décision, il déclarait modestement pour son retour à la tête de SOS Racisme : « À moment historique exceptionnel, dispositif exceptionnel » en fustigeant la « percée inédite du Front national ».