Décidément, les autoproclamés "antifascistes" m’ont placé dans leur collimateur de calomnie et continuent à appliquer à mon sujet leur méthode privilégiée du PROCÈS EXPÉDITIF PAR AMALGAME AD HOMINEM, méthode qui s’en prend systématiquement aux PERSONNES (en bloc), sans jamais distinguer les IDÉES.
Leur méthode consiste à rendre chacun RESPONSABLE DES PENSÉES DES AUTRES, au lieu de s’en tenir aux discours personnels tenus par chacun.
Dans un nouvel article (http://conspishorsdenosvies.wordpre...), des gens qui veulent rester anonymes et qui s’appellent eux-mêmes "conspis hors de nos vies" s’en prennent à certaines de mes lectures sous prétexte que leurs auteurs sont, par ailleurs, des antisémites notoires.
Cette attaque personnelle, que je trouve particulièrement injuste — et complètement à fronts renversés —, est pour moi l’occasion de préciser ma réflexion contre les abus de pouvoir.
• Un mot d’abord de l’antisémitisme. À mon sens, l’antisémitisme est, comme le racisme — mais aussi comme l’antiracisme, ou même l’antifascisme, je m’en aperçois aujourd’hui à l’occasion de cette calomnie —, UNE ERREUR DE JUGEMENT QUI CONSISTE À TOUT MÉLANGER, AMALGAMER, simplifier à l’excès : on considère que tous les juifs, ou tous les noirs, ou tous les phallocrates, ou tous les racistes, sont LES MÊMES et méritent LE MÊME TRAITEMENT. C’est manichéen, c’est bête, car le monde n’est pas noir ou blanc.
Certes, portée au fanatisme, chacune de ces erreurs devient une véritable plaie, un fléau, cela va sans dire. Les antisémites fanatiques, comme tous les fanatiques, sont dangereux, c’est une évidence.
Mais TOUS LES RACISTES NE SONT PAS DES FANATIQUES. Si l’on veut pacifier le monde, il me semble important de garder son sens du DISCERNEMENT et éviter de diaboliser tout le monde : la plupart des racistes, des antisémites, des phallocrates, des homophobes, etc. le sont modérément et peuvent encore changer d’avis, si on prend le temps de parler, d’argumenter, de démontrer (au lieu d’agresser et d’insulter).
J’ai trouvé très pertinente la devise de Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido (postée sur le site "anticonspis", mais elle n’y est plus, je ne sais pas pourquoi) :
SI TU VAINCS UN ENNEMI, IL SERA TOUJOURS TON ENNEMI. SI TU CONVAINCS UN ENNEMI, IL DEVIENDRA TON AMI.
Il me semble que nous avons plus de chances de pacifier notre société avec DES INSTITUTIONS QUI NOUS OBLIGENT À DISCUTER AVEC LES GENS QUE NOUS N’AIMONS PAS DU TOUT (ET SURTOUT AVEC EUX) AVANT DE DÉCIDER QUOI QUE CE SOIT ; c’est le cœur de l’idée démocratique, telle que je la comprends en tout cas.
Manifestement, les "antifas", eux, considèrent qu’il y a des gens avec qui il ne faut parler —ou qu’il ne faut lire— à aucun prix.
Assez clairement, c’est une différence de conception de la politique. Mais ça ne fait pas de moi un fasciste…
• À propos de Mullins, j’ai découvert effectivement que cet auteur est devenu violemment antisémite, mais le livre qui m’intéresse (je n’en ai pas d’autres) et dont je recommande la lecture n’est pas lui-même antisémite (cela ne m’a pas frappé en tout cas) et je trouve, effectivement, son enquête sur la Réserve Fédérale particulièrement intéressante et utile, même s’il faut la recouper avec d’autres lectures, cela va sans dire.
Me rendre responsable de tout ce que dit cet auteur par ailleurs, c’est un procès en sorcellerie. JE SUIS RESPONSABLE DE CE QUE JE DIS MOI-MÊME, PAS DAVANTAGE.
ET ENCORE ! ON PEUT SE TROMPER, SANS DEVENIR UN DIABLE POUR AUTANT. J’ai l’impression que les "antifas" sont des inquisiteurs intégristes, des fous de dieu à leur manière, intransigeants et intolérants, complètement fermés à l’idée que, peut-être, c’est eux qui se trompent.
• Je voudrais ensuite souligner que la "chasse à l’antisémite" que nous vivons aujourd’hui en France est toute récente et qu’il n’y a pas si longtemps, toute la société était animée par un antisémitisme banal et qu’il n’était donc, à l’époque, pas du tout répréhensible de l’être. Comme en d’autres domaines, il est donc ANACHRONIQUE (ET DONC INJUSTE) de juger les acteurs d’une époque passée avec les valeurs d’aujourd’hui.
• Par ailleurs, JE NE FAIS PAS, MOI, DE L’ANTISÉMITISME OU DE L’ANTIRACISME L’ALPHA ET L’OMÉGA D’UNE POLITIQUE DE GAUCHE ; JE NE RÉDUIS PAS LA RECHERCHE DE LA JUSTICE SOCIALE À LA DÉFENSE DE QUELQUES COMMUNAUTÉS PARTICULIÈREMENT MALTRAITÉES (les femmes, les étrangers, les juifs, les homosexuels, etc.) : JE CHERCHE (DÉMOCRATIQUEMENT) À DÉFENDRE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL, SANS COMMUNAUTARISME.
Et il me semble que, si ma façon de voir les choses prend le dessus, si les citoyens arrivent à reprendre le contrôle direct et quotidien de la politique, si nous arrivons à sortir de la cage politique du gouvernement représentatif, TOUT LE MONDE sera protégé contre les abus de pouvoir (y compris les communautés actuellement maltraitées).
Donc, en étant démocrate (radicalement), je ne suis évidemment pas l’ennemi des communautés maltraitées, mais — objectivement — leur meilleur allié.
Il me semble, en tout cas.
Donc, puisque je ne considère pas l’antisémitisme comme un crime en soi (car je fais attention au DEGRÉ, je prends garde à l’époque, je prends en compte tout le reste autour…), je suis capable de lire des auteurs qui sont PAR AILLEURS antisémites, sans avoir des poussées d’urticaire, oui. Ainsi, je lis Joseph Proudhon avec un vif intérêt, malgré son antisémitisme. Va-t-on m’interdire de travailler Proudhon sous prétexte qu’il était animé (aussi) d’une misogynie révoltante ? Le racisme est une errance mentale, certes, mais ÇA SE SOIGNE ET CE N’EST PAS SI GRAVE QUE ÇA.
Cette aptitude à chercher le meilleur dans les idées de chacun même si un auteur s’égare sur certains sujets, CETTE APTITUDE À LIRE TOUT LE MONDE EN DISTINGUANT LES IDÉES DE L’AUTEUR NE FAIT PAS DE MOI UN ANTISÉMITE.
Le fait de ne pas faire la chasse à l’antisémite ne fait pas de moi un antisémite.
De la même façon, je peux lire des auteurs de droite et y trouver certaines réflexions très utiles, sans être moi-même de droite.
Je lis et travaille sur (aujourd’hui) plus de 1 500 livres, de façon active, dynamique, quotidienne ; je me sers de ces livres (qui traitent tous, de près ou de loin, du pouvoir et des abus de pouvoir) comme d’un outil formidable pour concevoir et mettre au point une alternative solide et durable aux injustices sociales. Je m’alimente avec ces milliers de livres (en plus des milliers de documents que je trouve sur le net et des milliers de lignes de controverses auxquelles je participe sur les forums).
Parmi ces milliers de livres et de documents, il y en a quelques uns qui sont à droite et même à l’extrême droite, évidemment (je lis ce salaud de Joseph de Maistre, par exemple) : JE SERAIS AVEUGLE SI JE NE LISAIS QUE LES AUTEURS AVEC LESQUELS JE SUIS PARFAITEMENT D’ACCORD ; CE SERAIT, À MON SENS, LE COMBLE DE LA BÊTISE.
Et puis surtout, il y a des gens que je n’aime pas ou que je redoute qui ont pourtant eu quelques idées géniales. Je veux connaître ces idées géniales ; ce qui me conduit à lire comme un goinfre tout azimut. Et je ne me laisserai pas intimider par quelques Torquemada qui voudraient décider arbitrairement de mes lectures.
SUR MES 1500 LIVRES DE TRAVAIL, N’EN RETENIR QU’UN OU DEUX, SOUS PRÉTEXTE QUE LEUR AUTEUR EST PAR AILLEURS ANTISÉMITE, POUR ME FAIRE UN PROCÈS EN ANTISÉMITISME, C’EST À LA FOIS DE LA BÊTISE ET DE LA DIFFAMATION.
Et encore une fois, c’est à fronts renversés puisque ce pour quoi je me bagarre (la justice sociale) est probablement LA MÊME CAUSE que celle que les "antifas" prétendent défendre. Tout ça est absurde.
• Enfin, il me semble tout à fait fautif de réduire le fascisme à l’antisémitisme : à mon sens, le fascisme est la prise de contrôle de la puissance publique au profit (privé) d’un petit groupe de privilégiés. Et ce qui a rendu possible les fascismes, ce n’est pas du tout le racisme ou l’antisémitisme (qui n’ont été QUE DES OUTILS, des pulsions mauvaises INSTRUMENTALISÉES pour emporter l’opinion à la guerre).
Je crois que ce n’est pas le racisme (ni le nationalisme) qui cause les guerres. Je pense que ce sont les privilégiés du moment qui déclenchent les guerres, au moment où ils en ont besoin, pour sauver ou pour amplifier leurs privilèges.
JE ME PENSE MOI-MÊME, NATURELLEMENT, COMME "ANTIFASCISTE", MAIS SANS ASSIMILER DU TOUT LE FASCISME À L’ANTISÉMITISME : pour moi, la cause des fascismes, sa vraie cause DÉTERMINANTE, ce sont les personnes qui ont financé les pensées fascistes. Autrement dit (de façon un peu provocante peut-être mais fondée, je crois), NOTRE PROBLÈME, CE N’EST PAS HITLER, NOTRE PROBLÈME C’EST QUI A FINANCÉ HITLER : sans ces financements, Hitler et sa bande de salauds seraient restés au fond de ruelles glauques, sans le moindre pouvoir, inoffensifs.
Et il se trouve que ceux qui ont financé Hitler (cartels, industriels et banquiers) sont les mêmes que ceux qui ont financé l’Union européenne et le fascisme financier moderne. Moi, ça me semble une clef de lecture utile pour organiser la résistance sociale. Je considère l’époque actuelle comme le triomphe du "fascisme financier" et j’en cherche les VRAIES causes.
Je peux me tromper, bien sûr, mais c’est ce que je pense aujourd’hui. Suis-je si loin du combat des "antifas" quand je vois une autre cause qu’eux au même mal qu’ils combattent aussi ?
Et si certains de ceux qui financent le fascisme et la guerre sont juifs — objectivement, factuellement —, il ne faut pas que cette judéité nous empêche de les accuser, n’est-ce pas ? Il n’y a pas de raison pour que le fait d’être juif serve de protection à ceux des juifs qui sont des salauds (car il y en a quelques uns qui le sont évidemment, ce serait quand même aberrant de le nier).
Mais en France, de plus en plus, on dirait qu’on ne peut pas prononcer le mot juif sans être déjà suspect d’antisémitisme, c’est complètement déconnant.
Peut-être pas si déconnant pour tout le monde, finalement : c’est comme "un bouclier anti-critique". C’est plutôt astucieux.
Je n’ai pas de certitude, je cherche. Il faut continuer à y réfléchir.
Quant aux personnes que ce nouvel article des "anticonspis" étiquette "extrême droite" (Meysan, Cheminade, Soral…) je les laisse se défendre elles-mêmes, mais je trouve l’accusation "fasciste" à leur endroit tout à fait diffamatoire et infondée.
Pour conclure, J’INVITE LES ANTICONSPIS À ME RENCONTRER ET À ME PARLER, publiquement ou pas, comme ils le préfèrent : ils se rendront vite compte qu’ils se trompent complètement sur moi, à cause de leur méthode (fautive), je pense, qui ne rapproche que les personnes, en bloc et sans nuances.
Étienne.