Sans doute las des tracasseries de Kiev et des soupçons récurrents d’intervention militaire dissimulée, Moscou a ordonné à son convoi humanitaire de reprendre la route.
La Russie justifie sa décision dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères :
« Nous déclarons de nouveau que les garanties requises de sécurité du passage du convoi ont été données. Le CICR a reconnu officiellement que les garanties ont été données. Les formalités requises concernant les papiers ont été accomplies. Déployés dans le poste-frontières “Donestk” (région de Rostov, Russie), les frets sont prêts à subir le contrôle des gardes-frontières et des douaniers ukrainiens. Les capitales ne cessant d’exprimer leur “vive préoccupation” par la situation dans le sud-est de l’Ukraine en sont informées. La formulation de façon artificielle de nouvelles et de nouvelles exigences porte un caractère de raillerie. Il est impossible de continuer à tolérer l’arbitraire, le mensonge non-dissimulé et le manque de volonté de passer des accords. Nous rejetons tous les prétextes pour faire traîner en longueur l’octroi d’une aide humanitaire aux habitants de la région où une catastrophe humanitaire a éclaté. La partie russe a décidé d’agir. Notre convoi humanitaire commence à faire route vers Lougansk. Bien sûr, nous sommes prêts à ce que des personnels du CICR accompagnent le convoi et participent à la distribution des frets humanitaires. Nous comptons aussi que des personnels russes du CICR prendront part à cette action, eux aussi. »
Le convoi est bloqué depuis une semaine à la frontière. Seule une poignée de camions sur les 280 que comprend la caravane a été inspectée hier par les douaniers ukrainiens. Depuis l’annonce de Moscou, plusieurs dizaines de véhicules sont passés en zone de transit afin de mettre sous pression les autorités de Kiev. Un peu plus tard, ils ont pris la direction de Lougansk à 70 km de là.
Les forces séparatistes ont déclaré vouloir sécuriser l’itinéraire du convoi, qui est encore sous le feu de l’artillerie de Kiev.
Le pouvoir ukrainien persistait ce matin à affirmer que Moscou agissait sans s’être coordonné avec le CICR, ce qui n’est pas le cas, comme on peut l’entendre de la bouche du porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge en France, Frédéric Joli :