Que la vie est cruelle pour Benoît Hamon... Contrairement à toute attente, il est arrivé en tête au premier tour du Parti socialiste alors que tout le monde s’attendait à un duo Valls vs Montebourg. Personne ne l’avait vu venir le Benoît.
Et pour cause.
Je vais prendre des estimations basses : Dieudonné a à peu près 2 millions de suiveurs, et Soral 1 million. Les deux ont appelé à voter massivement Hamon lors du premier tour et cela pour battre Manuel Valls.
En prenant seulement 10 % de cette population qui s’est effectivement déplacée pour aller voter, cela représente 200 000 voix pour Dieudonné et 100 000 pour Soral, soit 300 000 voix. Et là, je ne tiens même pas compte de tous les autres ennemis de Valls qui ne rêvaient que d’une chose, lui faire mordre la poussière.
Techniquement Hamon aurait dû arriver largement derrière Valls, c’est d’ailleurs ce que tous les sondages avaient expliqué pendant des jours. Voici par exemple le commentaire des Échos : « Selon un sondage OpinionWay, Manuel Valls est largement en tête des intentions de vote, 37 %, pour le premier tour devant Benoît Hamon (28 %) et Arnaud Montebourg (24 %). Valls est en bonne place pour l’emporter au premier tour, puis pour transformer l’essai au second » (lire ici).
Autrement dit, Valls était donné grand vainqueur !!! Pourtant, le résultat a explosé les sondeurs : ils n’avaient pas pris en compte Dieudonné et Soral qui ont ainsi apporté, au moins 300 000 voix à celui qui n’était pas prévu.
Au premier tour, Hamon a obtenu 36,03 % (soit 596 647 voix) contre 31,48 % (soit 521 238 voix) pour Manuel Valls. Arnaud Montebourg, lui, a obtenu 17,52 % (soit 290 070 voix) sur un total de 1 655 919 voix.
En toute logique Hamon aurait dû obtenir vers les 310 000 voix. Mais il a fait PRESQUE LE DOUBLE !!!!
Maintenant regardez bien : Hamon a eu exactement 75 409 voix d’avance sur Valls et 306 577 voix sur le score d’Arnaud Montebourg !
Au second tour, la mobilisation des fans de Soral et Dieudonné et de tous les autres a été encore plus massive, comme on a pu le voir sur les réseaux sociaux. Résultat : progression de la participation de presque 400 000 voix de plus, avec un total final de 2 046 628, qui se sont divisées en :
1 201 165 voix pour Benoît Hamon (58,69 %) et
845 462 voix pour Manuel Valls (41,31 %) des suffrages exprimés.
Jamais Hamon n’aurait gagné sans l’appui du duo Soral-Dieudonné. Bien sûr, la presse « classique » s’est bien gardée de signaler que la victoire d’Hamon à presque 60 % est avant tout celle d’Alain Soral et de Dieudonné, les deux ayant un lourd contentieux historique avec Manuel Valls.
Le Huff Post a ainsi rapporté le communiqué du 26 janvier que le PS s’est senti obligé de publier : « Hamon a dénoncé une "manipulation médiocre" car (après Soral) il a été soutenu par Dieudonné. Le candidat à la primaire de la gauche se désolidarise complètement et s’insurge contre ces "courants conspirationnistes et antisémites" ». (Lire ici, ou encore ici.)
Le seul souci est que Hamon n’avait JAMAIS prévu de gagner, il n’avait aucun programme politique de prêt. Il a été obligé de bricoler à la va-vite et on voit le résultat aujourd’hui de son revenu universel bidon.
Pire : sa campagne électorale s’est transformée en un vrai calvaire, en une perte de temps avec des meetings inutiles, stériles et presque vides qui rassemblent à peine 10 % du public qui va voir Mélenchon.
Conséquence : il risque tout simplement de se retrouver avec un 5 %, voire moins.
Si le PS pointe à moins de 5 %, le coût de la campagne lui en incomberait, ce qui signifierait alors sa faillite (financière) en plus de sa dislocation finale.
Dans tous les cas, les gens du PS avaient tout prévu, sauf une seule chose : que Soral et Dieudonné pulvérisent leurs projections sur la comète des primaires avec juste un simple appel à voter !
Ceci vous montre, aussi, que votre voix compte et pèse très très lourd.
Pourtant, les consignes de François Mitterrand ont TOUJOURS été les mêmes aux pontes du PS : « Ne jamais s’attaquer aux humoristes ou aux écrivains » (lire les mémoires de Roland Dumas par exemple).
Mais Manuel Valls et Hamon ont attaqué violemment humoriste et écrivain, et cela leur a explosé à la figure d’une façon qu’ils n’avaient jamais pu prévoir, ni même imaginé dans leur pire cauchemar.
Moralité : même si on est un athée socialiste, il faut quand même se méfier de quelqu’un qui s’appelle « Dieudonné » et de quelqu’un qui est né le jour de la fête des Anges gardiens.
En d’autres termes, Dieu et les anges se sont amusés à perturber les plans des athées...