Cela dit, on descendra de moins haut ;
"A l’extérieur, les chiffres parlent : d’environ 50 millions de livres à l’avènement de Louis XV, les exportations passaient à la veille de la révolution à plus de 450 millions. En soixante-dix ans, elles avaient été multipliées par neuf.
"Dans le même temps, les importations passaient de 40 à 240 millions : multiplication par six.
"Le commerce extérieur de la France, égal à la moitié du commerce anglais au temps de la Régence, le rejoignait en 1789. Il laissait à la France, en permanence un excédent substantiel (p. 204) (sauf en quatre années de la décennie 1770-1780).
"Jamais on n’avait assisté à pareille exubérance de l’activité marchande et à pareil enrichissement. "... Il y a une Bourse, des banques, une caisse d’Escompte au capital de cent millions qui émet des billets analogues à ceux de notre Banque de France, un marché à terme, une cote, de l’agiotage. On spécule sur les changes, sur les valeurs d’Etat, sur les parts de la Ferme générale qui perçoit les impôts directs, sur les actions des grandes compagnies : Compagnie des Indes, Compagnie des Eaux et Compagnie des Assurances. Au jugement de Necker, la France détient la moitié du numéraire existant en Europe. le taux de croissance des industries est difficile à établir. Autant qu’on puisse faire parler les chiffres, les industries nouvelles sont les plus dynamiques. pour la metallurgie on admet un taux de croissance de 72% entre 1738 et 1789 ; pour la soierie lyonnaise, 185% de 1720 à 1786 ; pour les charbonnages d’Anzin, 681% de 1744 à 1789 ; pour les "indiennes" de Mulhouse, 738% de 1758 à 1786.
Quelques citations : "ce n’est pas dans un pays épuisé, mais au contraire dans un pays florissant qu’éclate la Révolution..." René Sédillot, Le coût de la Révolution française,
"Puis voici le témoignage d’étrangers qui jugent nos conditions sociales sans arrière-pensée, celui de Lady Montague qui note en 1739 ’l’air d’abondance et de constentement (contentement)répandu dans les campagnes en France’" Frantz Funck-Brentano, L’Ancien régime.
Un "pays prodigieusement enrichi" (Horace Walpole)
Ce même Horace, traversant l’Artois en 1765 : "Je trouve ce pays-ci prodigieusement enrichi... les moindres villages ont un air de prospérité’.
"Un intendant du Roussillon note les nombreux repas que font les campagnards, "quatre, cinq, six repas par jour et, à chaque repas.
Une terre d’excès en tout genre dans un autre genre, aujourd’hui pour un autre genre...
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