Les 17 juges du Conseil d’État ont ordonné l’arrêt de l’alimentation de Vincent Lambert, devenu tétraplégique après un accident de la route en 2008. Ses parents ont déjà saisi la Cour européenne des droits de l’homme.
Vincent Lambert ne sera pas maintenu artificiellement en vie. Le Conseil d’État l’a décidé. Après quatre jugements en faveur de son maintien en vie en un an et demi, la justice française a validé la légalité du processus de mort entrepris par deux fois par le CHU de Reims, ordonnant ainsi l’arrêt de l’alimentation de ce jeune handicapé, devenu tétraplégique après un accident de la route en 2008. Les dix-sept juges ont ainsi suivi la position du rapporteur public Rémi Keller, qui, vendredi dernier, avait préconisé l’arrêt des soins de Vincent Lambert.
Le Conseil d’État a jugé que sans capacité de communication, avec un état de conscience dégradé et aucun espoir d’amélioration, le maintien de l’alimentation et de l’hydratation du jeune homme avait pour seul effet de le maintenir artificiellement en vie, ce qui constitue pour eux une « obstination déraisonnable », contraire à la loi. Pour David, un frère de Vincent Lambert en faveur de son maintien en vie, ce qui est « déraisonnable », c’est la décision de « ces dix-sept sages qui ne le sont pas ». Depuis quelques jours, les réactions sur la position du Conseil d’État n’ont cessé de s’enflammer, allant de la surprise à l’inquiétude jusqu’au lynchage de Rémi Keller, renommé « Killer ».