Depuis plusieurs mois, le gouvernement évoque, à l’unisson avec le MEDEF, l’idée d’assouplir les seuils sociaux. Un faux suspens s’est d’ailleurs installé pour savoir si ce thème avait une chance de prospérer. Dans la pratique, il apparaît que l’affaire est déjà bouclée : on sait d’ores et déjà que la CFDT, la CFTC et la CGC signeront en fin d’année en accord en ce sens avec le MEDEF.
Le CGC ne s’en est guère cachée. Dès le mois de juin, elle publiait une newsletter qui posait les bases de la négociation annoncée sur la modernisation du dialogue social :
« La CFE-CGC est plutôt favorable à l’expérimentation, encore faut-il bien savoir pourquoi nous la menons et pour atteindre quel résultat. »
La CFTC avait fait mieux. Dès le mois de février, son président s’était prononcé en faveur de cette réflexion.
« Nous sommes prêts à regarder, a assuré mardi le président de la CFTC, Philippe Louis. À condition d’avoir un cap, une stratégie de la part des représentants des entreprises, qui aboutisse effectivement à des créations d’emplois. »
S’agissant de la CFDT, le discours est le même. Laurent Berger vient de rencontrer Emmanuel Macron pour lui dire que l’assouplissement des seuils sociaux était à son goût :
« Il n’y a pas de sujet tabou, on va en discuter avec le patronat, c’est un sujet parmi d’autres. »
La CFDT a d’ailleurs publié un document sur le « cadrage » de la négociation.
La CGT et FO ne signeront probablement pas, en revanche, cet accord. Thierry Le Paon a en tout cas pris des positions carrées sur le sujet.
L’affaire est donc dans le sac. Selon mes informations, les partenaires sociaux devraient « échanger » un assouplissement de ces seuils « contre » une représentation accrue des salariées dans les PME et les TPE, par exemple par une généralisation du mandatement.
Photo : Pierre Gattaz (Medef)