Les maîtres du monde, ou leurs représentants, se réunissent, comme chaque année dans la station de Davos (Suisse), pour le Forum économique mondial, du 17 au 20 janvier. En raison des festivités du Nouvel An chinois, l’événement a été avancé d’une semaine pour la venue (une première) de Xi Jinping, le président chinois, à la tête d’une importante délégation comprenant Jack Ma, le fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba, ou encore Zhang Ya-Qin, président de Baidu, le « Google chinois ». Dans une ambiance de fort retranché (l’armée suisse a dépêché 5 000 militaires), les thèmes abordés seront les risques mondiaux (après une année 2016 qui aura vu l’élection surprise de Donald Trump et le Brexit), le réchauffement climatique et la quatrième révolution industrielle. La liste n’ayant pas fuité cette année (à l’heure où nous bouclons), voici donc, en exclusivité, la liste des participants français, avec leurs fonctions respectives.
« Pour cette 47e édition, annoncée comme la plus importante de son histoire, les "happy few" qui vont faire la longue migration pour s’enfermer une semaine dans la petite station des Grisons suisse, seront serrés comme des sardines : plus de 3 000 participants sont attendus, originaires de 100 pays, dont 1 200 dirigeants du business, 50 chefs d’État ou de gouvernement dont en point d’orgue la venue, pour la première fois, du président chinois Xi Jinping, ce qui en soi est un événement de portée mondiale. Même si on la conteste en la caricaturant comme l’expression la plus aboutie du cynisme capitaliste, la façon dont Davos voit le monde est un baromètre utile pour décrypter les tendances de l’année à venir ». La Tribune, 11 janvier 2017.
« Klaus Schwab, toujours fringant à 78 ans, est catégorique : la mondialisation, dont il a été un promoteur actif, n’explique pas à elle seule le mécontentement grandissant des populations et la progression des populismes dans le monde : "Ce n’est pas seulement une hostilité contre la mondialisation" qui explique cette montée des populismes. Le monde a subi dernièrement de rapides changements, qui ont déstabilisé les populations et "provoqué une certaine anxiété". Le professeur Schwab estime que pour faire face à cette situation le monde a "simplement besoin de leaders", qui soient "réceptifs" et "responsables". Un "bon" leader réceptif "écoute les gens qui font partie de son équipe, prend les décisions nécessaires pour résoudre les problèmes". Il faut selon lui s’attaquer aux racines du problème, savoir "pourquoi les gens sont en colère et pourquoi ils ne sont pas satisfaits". Pour ce faire, il faut du "courage et de l’action", a ajouté le professeur Schwab, soulignant que le mot d’ordre du Forum de Davos cette année est un appel en faveur "d’un leadership réceptif et responsable". Interrogé sur le protectionnisme, il estime qu’il aboutirait à terme à un "monde très fragile" avec "le retour des frontières et tous les inconvénients que cela implique pour le monde des affaires et pour les gens". Le fondateur du WEF s’est aussi déclaré inquiet du fait que les pays deviennent de "plus en plus égoïstes", sous la pression de leur électorat. "Les leaders sont supposés travailler en faveur des intérêts nationaux, au détriment de la coopération globale", a-t-il déploré ». AFP, 12 janvier 2017.
« Au cours des douze derniers mois, nous avons observé d’importants contrecoups sociaux et politiques témoignant d’un rejet de la mondialisation dans les économies développées. […] La rhétorique antimondialisation des populistes découle d’une erreur de diagnostic et leurs traitements sont voués à l’échec. […] À l’échelon mondial, plus de 4 milliards de personnes n’ont pas accès à Internet et plus de 1,2 milliard vivent sans électricité. Afin de peser sur la dynamique de la révolution technologique pour le bien du plus grand nombre et non d’une minorité, nous avons besoin d’une gouvernance judicieuse qui prendrait la forme de nouvelles lois, de nouvelles politiques d’entreprise et de nouveaux standards. […] Si nous ne gouvernons pas la quatrième révolution industrielle de façon appropriée, son potentiel économique et social ne pourra jamais être pleinement réalisé ». Klaus Schwab, président du Forum économique mondial, Le Monde, 14 janvier 2017.
Les Politiques
Anne Hidalgo, maire de Paris.
Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières.
Michel Sapin, ministre de l’Économie et des Finances.
Les Universitaires
Alberto Alemanno, professeur de droit à HEC Paris.
Laurence Tubiana, directrice de la chaire développement durable de Sciences Po Paris, ambassadrice chargée des négociations du gouvernement français pour la COP 21, directrice de la Fondation européenne pour le climat.
Peter Zemsky, professeur de stratégie à l’INSEAD.
Dirigeants d’entreprises
Jacques Attali, président de Positive Planet et du groupe Attali & Associés.
Laurent Auguste, vice-président innovations et marchés chez Véolia.
Anne-Christine Ayed, directrice de la recherche, de l’innovation et de l’environnement de Tarkett.
Patricia Barbizet, vice-présidente du conseil d’administration de Kering.
Sébastien Bazin, PDG d’Accor.
Jean-Marc Boursier, directeur général adjoint chargé de l’activité recyclage et valorisation en Europe de Suez environnement.
Olivier Brandicourt, directeur général de Sanofi. Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole, président de la Fédération bancaire française.
Thomas Buberl, directeur général d’Axa.
Henri de Castries, administrateur de HSBC, président du comité de direction du groupe Bilderberg, conseiller de François Fillon.
Bernard Charlès, directeur général et vice-président du conseil d’administration de Dassault Systèmes.
Pierre Chareyre, directeur général adjoint chargé de la branche global gaz et gaz naturel liquéfié du groupe Engie.
Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez environnement.
Jean-Philippe Courtois, président de Microsoft International.
Carlo D’Asaro Biondo, patron de la division Europe de Google.
Marie-Françoise Damesin, directrice des ressources humaines de l’Alliance Renault-Nissan.
Thierry Déau, PDG de Meridiam.
Marie-Ange Debon, directrice générale adjointe chargée de l’international de Suez Environnement.
Kurt Ekert, PDG de Carlson Wagonlit Travel.
Antoine Frérot, PDG de Veolia Environnement.
Chantal Gaemperle, directrice des ressources humaines de LVMH.
Carlos Ghosn, PDG de l’Alliance Renault-Nissan.
Vincent Granier, directeur des relations institutionnelles de Total.
Peter Herweck, vice-président chargé des activités industrielles de Schneider Electric.
Christel Heydemann, vice-présidente chargée des partenariats stratégiques de Schneider Electric.
Isabelle Kocher, directrice générale déléguée chargée des opérations du groupe Engie.
Frédéric Lemoine, président du directoire du groupeWendel, président du conseil d’administration de Bureau Veritas.
Maurice Lévy, PDG de Publicis Groupe.
Xavier Mesnard, partner d’A. T .Kearney.
Gérard Mestrallet, président du conseil d’administration du groupe Engie.
Didier Michaud-Daniel, directeur général du Bureau Veritas.
Virginie Morgon, directrice générale d’Eurazeo.
Stefan Mueller, directeur délégué à la performance du groupe Renault.
Pierre Nanterme, PDG d’Accenture.
Ameet Nathwani, vice-président exécutif de Sanofi.
Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale.
Jérôme Pécresse, président de la division énergies renouvelables de General Electric.
Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France.
Benoît Potier, PDG d’Air Liquide.
Patrick Pouyanné, PDG du groupe Total.
Stéphane Richard, PDG d’Orange.
Alain Roumilhac, PDG de Manpower Group France.
Arthur Sadoun, président de Publicis Worldwide.
Thierry Sueur, vice-président pour la propriété intellectuelle d’Air Liquide.
Philippine de T’Serclaes, directrice des partenariats stratégiques de Schneider Electric.
Jean-Pascal Tricoire, président du directoire de Schneider Electric.
Florence Verzelen, directrice du développement du groupe Engie.
Hauts fonctionnaires
Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).
Pascal Lamy, président d’honneur de l’Institut Jacques Delors.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France.
Journalistes
Stéphanie Antoine, journaliste à France 24.
Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Échos.
David Barroux, rédacteur en chef des Échos.
Jean-Paul Chapel, éditorialiste à France 2.
Isabelle Chaperon, journaliste au Monde.
Hedwige Chevrillon, journaliste à BFM Business.
Sylvie Kauffmann, directrice éditoriale du Monde.
Philippe Mabille, directeur de la rédaction de La Tribune.
Jean-Pierre Robin, rédacteur en chef au Figaro.
Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Échos.
Fabien Zamora, rédacteur en chef économie internationale à l’AFP.
Divers
Jean-Marc Borello, président du directoire du Groupe SOS (et soutien d’Emmanuel Macron).
John Evans, secrétaire général du comité de conseil des syndicats à l’OCDE (Paris).
Jean-Marie Guéhenno, PDG de l’International Crisis Group.
Jean-Daniel Muller, cofondateur et directeur général du groupe associatif Siel Bleu.
Matthieu Ricard, moine bouddhiste, directeur de KarunaShechen (projets humanitaires pour le Tibet).
Jean Todt, président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).
Le programme des innombrables plénières (147 pages) montre la préoccupation des élites mondialistes quant à l’avenir de l’Union européenne et à la montée du populisme, phénomène traité comme un problème de nature « psychologique ».