« La réforme du collège n’est pas l’apocalypse annoncée » s’est réjouit Madame Belkacem.
Or donc, le 1er septembre, a eu lieu la Rentrée scolaire dans le cadre de sa Réforme du collège . « Réforme » difforme, insensée, qui précipite les parents d’élèves et les professeurs dans la consternation.
Il faut lui reconnaître ce mérite : dans ce domaine, l’école publique (comme d’ailleurs dans tous les autres, sécurité publique, hôpital, immigration, chômage, etc.), pour ce qui est de l’acharnement thérapeutique, du travail opiniâtre de dissolution et de ruine, le gouvernement du Bas-Catalan laisse loin derrière lui tous ceux qui l’ont précédé. Aucun autre, pour le moment, ne peut sérieusement s’aligner.
On attend la fin de ce pouvoir comme on espère la guérison d’une maladie mortelle, sans vraiment trop y croire.
Mais il convient de faire la part des choses, et se souvenir de la maxime si belle et si vraie que Pangloss aimait à répéter à Candide : Tout est pour le mieux dans le pire des mondes. [1]
Ainsi, les gentilles Mineures dessalées que l’on aime à regarder courir en criant de joie, poursuivies par les Mineurs prognathes et priapiques à la sortie des collèges, jouiront d’un enseignement digne de leurs petits pertuis, grâce aux soins vigilants de la néo-Tartuffe, passée du ministère des Femmes savantes à celui de l’École des Femmes. C’est à ça que l’on juge de la véritable Culture.
Après les avoir déliées de la honteuse appellation moyenâgeuse de Mademoiselle, Madame Belkacem les débarrasse maintenant de l’inadmissible contracture des vieux programmes scolaires sexistes et machistes, en les nettoyant des scories grecques et latines, et de l’allemand cette langue impardonnable, et de toutes ces histoires à dormir debout qui n’intéressent plus que de vieux fossiles nostalgiques d’un âge révolu. Il faut vivre avec son temps, quand même !
Fort heureusement l’enseignement de l’Islam reste un « module » obligatoire. Néanmoins l’étude de la Chrétienté au Moyen Âge et celle du siècle des Lumières deviendront optionnelles. Avec cette réserve que l’enseignement des « débuts du christianisme » et des « débuts du judaïsme » seront encore au programme en sixième, comme le préconise le CSP.
Cette réserve réjouit les représentants des syndicats de l’enseignement catholique sous contrat, qui ont soutenu la « réforme » Belkacem, pourquoi ne pas le dire ?
Le siècle des Lumières facultatif c’est très bien. Car c’est l’enseignement de l’incroyance, de l’esprit critique et de l’ironie voltairienne, soit l’irrespect envers les valeurs les mieux établies des superstitions sémitiques millénaires, qui, avec la drogue, l’alcool, la sodomie (optionnelle) et le Renseignement, formatent l’esprit des combattants qui font du bon boulot en Syrie, à Nice, et ailleurs.
Si l’on rapproche cette mise sous le boisseau du matérialisme français du XVIIIe, avec celle de l’étude de la Chrétienté du Moyen Âge, on voit que rien n’est tout à fait blanc, ni noir, mais bistre.
Quant au Grec et au Latin, quelle absurdité ces langues mortes, alors que la vie est là, barbarophone, qui nous interpelle de ses borborygmes rauques in the street.
Le grec et le latin « sont une forme d’enfermement dans la culture classique » expliquait la jaune consœur de Belkacem, Fleur, quand elle fut Ministre de la Culture, et qui reconnaissait loyalement n’avoir pas ouvert un seul livre depuis des années.
Ah, Fleur c’était le bouquet !
À l’encontre de la « Culture cultivée » [SIC] qu’elle dénonçait et qui serait celle des dead white males haïs par le tout-puissant Féminisme hamériquain, Fleur Pèlerin prônait la « culture inclusive ». Quand on lui demandait ce que c’était, elle répondait dans un français impeccable : the street art !
Soit l’art de la rue : tags, crachats, kalachnikov, bataclans et étrons canins !
À la place du réactionnaire cursus scolaire, les zélèves auront désormais droit aux coups de cutters dans le plexus solaire.
Bien sûr, toute cette basse besogne se fait au nom de « l’égalité et de la souplesse », car telle est « la philosophie » de cette nouvelle "réforme".
Souplesse dans l’espace-temps avec, au fur et à mesure du voyage scolaire, des « offres » de thèmes, variés, à choisir par délibérations, pour la durée d’un seul trimestre !
Pourquoi dans la foulée ne pas constituer le Trimestrat en politique, au lieu du long quinquennat qui lasse tout le monde ?
Le but : en finir une fois pour toutes avec les psycho-rigides programmes nationaux. L’Élasticité du vagin au lieu de la rigidité du phallus.
N’est-ce pas aimable ?
Perplexes, les parents qui livrent ainsi leur progéniture à l’entrée d’un collège s’interrogent :
Est-ce que notre enfant de douze ans sera avec d’autres enfants de son niveau ? Ou bien « en classe » avec de solides reproducteurs de quinze ans, qui lui enseigneront les bonnes manières en matière de langues fourrées.
Combien y aura-t-il d’heures, de minutes plutôt (en ces modules il faudra compter en minutes, voire en secondes de cours), de math, de français, d’histoire, de sciences ?
On ne sait pas, on ne comprend plus rien ! Et c’est tant mieux, l’étonnement est la base de la philosophie !
Aura-t-elle au moins, notre chère tête brune crépue, de vraies professeures, qualifiées, ou du moins un tout petit peu du métier ? Ou des CDD analphabètes, momentanément détournés du Djihad par les soins diligents du ministre de l’Intérieur ?
Bernard Cazeneuve le 26 mai 2014, soit un an et demi avant le Bataclan : « Aux jeunes qui partent en Syrie, je veux dire qu’il y a 1000 combats à mener dans la République, pour la France ! »
Appel entendu, en urgence, à ce qu’il semble.
Une seule chose demeure certaine, nos enfants apprendront moins, c’est-à-dire seront moins aliénés par l’instruction, au sens réactionnaire du mot, mais en revanche recevront davantage d’éducation, d’éducation à la tolérance et à l’ouverture par balle, qui leur servira dans la vie réelle à bien tolérer les exterminations séquentielles que l’État nous promet par tous ses orifices.
Il faut bien que jeunesse trépasse !