Pékin souhaite un vaste accord de libre-échange dans l’Asie-Pacifique, a indiqué un haut responsable mercredi, alors que les négociations s’éternisent sur le projet concurrent de Partenariat trans-Pacifique (TPP), mené par les États-Unis et qui exclut la Chine.
Pékin a proposé de mettre sur pied un "groupe de travail" pour étudier la faisabilité d’un "Accord de libre-échange Asie-Pacifique" (FTAAP), a annoncé à des journalistes Wang Shouwen, ministre-assistant du Commerce.
Cette proposition intervient avant une rencontre en Chine, le mois prochain, des ministres du Commerce des États membres de l’APEC (Forum de Coopération économique pour l’Asie-Pacifique).
"L’étude de faisabilité examinera les bénéfices économiques potentiels si les membres de l’APEC parviennent à un accord de libre-échange (...) et quel usage faire des accord existants" dans le cadre d’un accord plus général dans l’ensemble de la région, a détaillé M. Wang.
"Nous pensons qu’il n’y a aucune contradiction entre ce FTAAP et les autres accords de libre-échange actuellement discutés dans la région", a-t-il ajouté.
Cependant, le projet apparaît bien comme rival de l’accord pour un Partenariat trans-Pacifique (TPP), défendu par les États-Unis et qui regrouperait 12 États dont le Japon, l’Australie, la Malaisie et le Mexique - tous membres de l’APEC.
Le président chinois Xi Jinping avait déclaré en octobre, lors d’une réunion de l’APEC en Indonésie, que Pékin s’engagerait de son côté "à construire un cadre de coopération régionale trans-Pacifique qui bénéficierait à toutes les parties".
Cette déclaration avait été largement interprétée par les médias chinois comme une critique implicite du projet de TPP, élément-clef de la politique économique et stratégique du président américain Barack Obama, mais dont la Chine est exclue.
La composition du "groupe de travail" évoqué mercredi n’est pas encore déterminée, mais il pourrait comprendre des responsables gouvernementaux, des hommes d’affaires et des universitaires issus des différents pays, a indiqué le haut responsable chinois.
Cette proposition chinoise "a reçu un accueil très positif de la part de divers pays membres de l’APEC", a ajouté Wang Shouwen, sans les identifier.
Elle intervient par ailleurs alors que les négociations sur le TPP restent suspendues à la position du Japon, Tokyo ne voulant rien lâcher sur ses cinq "vaches sacrées" : sucre, riz, blé et produits à base de céréales, viande de boeuf et de porc, produits laitiers.
Le partenariat trans-Pacifique (TPP, 12 pays) représenterait 40% du PIB mondial. A eux seuls, le Japon et les États-Unis totaliseraient près de 70% de cette proportion.
Après la récente visite de M. Obama à Tokyo, un haut responsable américain a évoqué une "percée" dans les pourparlers, même si le vice-Premier ministre japonais a quant à lui fait savoir qu’il n’escomptait aucun accord avant l’automne et les élections de mi-mandat aux États-Unis.
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