Selon les sources, les forces armées irakiennes comptent environ 300 000 hommes. Du moins en théorie… Car, en réalité, dans ce total, il y aurait 50 000 soldats… fictifs.
Dans la série plus c’est gros, plus ça passe, l’affaire découverte à l’occasion d’une enquête sur les raisons pouvant expliquer la déroute militaire face aux jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) dans le nord du pays, il a été mis au jour une incroyable combine.
C’est ainsi que, en passant au crible les effectifs, il est apparu que 50 000 soldats étaient tout simplement fictifs alors que leur solde était bel et bien versée. Comment cela a-t-il été possible ? Tout simplement en « oubliant » de déclarer les déserteurs et les militaires tués. Ou bien encore en gonflant le nombre de personnels de certaines unités en inventant de faux états civils, voire en utilisant des prête-noms. Des centaines de gradés seraient impliqués dans cette gigantesque fraude, qui a duré pendant des années.
Selon le Washington Post, ce système aurait permis de détourner au moins 380 millions de dollars par an.
Voilà qui explique bien des choses… À commencer par les revers subis face à l’EI, alors que les États-Unis ont dépensé 20 milliards de dollars, jusqu’en 2011, pour équiper et former l’armée irakienne. Ainsi, la ville de Mossoul aurait dû être défendue par 25 000 policiers et militaires. Or, elle ne n’a été que par seulement 10 000 hommes qui n’ont pratiquement opposé aucune résistance.
« Ces dernières semaines, le premier ministre Haïdar al-Abadi a pris des mesures sévères pour révéler l’existence de ces soldats fantômes et lutter contre le problème à la racine », a fait valoir leporte-parole du chef du gouvernement irakien, le 30 novembre.
Depuis qu’il a pris ses fonctions, Haïdar al-Abadi a d’ores et déjà renvoyé plusieurs généraux à leurs études et annoncé la création d’une nouvelle structure de commandement. Quant aux nominations des futurs chefs, elles se fera en fonction de leur intégrité et de leur courage. « Ce processus de nettoyage va s’étendre au-delà de l’armée pour atteindre tous les niveaux de l’État », a ajouté le porte-parole du Premier ministre.