L’UE a approuvé mercredi la mise en oeuvre de l’étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, une mesure aussitôt dénoncée par Israël qui a déjà averti qu’elle aurait des « implications politiques ».
La décision controversée, attendue mais reportée à plusieurs reprises, a été approuvée lors d’une réunion du collège des commissaires européens à Bruxelles, selon une source de la Commission.
La Commission a « adopté ce matin la notice interprétative sur l’indication d’origine des marchandises en provenance des Territoires occupés par Israël depuis juin 1967 », a précisé la source.
Israël a aussitôt fustigé l’annonce de la Commission européenne et convoqué le représentant de l’UE en Israël.
« Israël condamne la décision de l’Union européenne d’étiqueter les produits israéliens en provenance des secteurs sous contrôle israélien depuis 1967 », a expliqué le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Emmanuel Nahshon dans un communiqué.
L’UE considère qu’il s’agit avant tout d’une mesure « technique » visant à informer les consommateurs européens et non d’une décision « politique » comme l’affirme le gouvernement israélien. Elle porte l’obligation à l’industrie alimentaire et à la distribution de mentionner l’origine des produits sur les étiquettes.
Aujourd’hui, les produits des colonies israéliennes – toutes illégales au regard du droit international – sont étiquetés comme fabriqués en Israël. Les produits concernés représentent « moins de 1% » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission.
Israël avait averti mardi l’UE que sa décision d’étiqueter les produits des colonies dans les Territoires aurait des « implications politiques ». Plus que son impact commercial, le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre l’Etat hébreu, qui monte en puissance.
Dans un communiqué, le coordinateur général du Comité national palestinien de BDS, Mahmoud Nawajaa, s’est félicité de la décision « qui montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile comme à l’intransigeance israélienne, et deviennent plus enclins à engager certaines actions élémentaires contre les violations par Israël du droit international ». « Cela dit, mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus », ajoute le BDS palestinien.