En froid avec sa présidente de parti, Aymeric Chauprade a claqué lundi la porte du FN. Mais il n’est pas le seul. Avant même que Marine Le Pen ne prenne la présidence du Front, certains sont partis à cause d’elle et de sa stratégie.
Ils n’étaient plus copains. L’eurodéputé FN Aymeric Chauprade, spécialiste de géopolitique et maître d’oeuvre du rapprochement de Marine Le Pen avec la Russie, a claqué la porte du parti lundi, un « étouffoir » où « on ne peut plus penser » selon lui. « Nos désaccords étaient devenus trop importants et son maintien au FN impossible », a réagi pour sa part Marine Le Pen, étalant ainsi au grand jour leurs divisions qui, du reste, n’étaient pas inconnues. Mais ce n’est pas la première fois qu’une personnalité en vue du Front national quitte le parti à cause de Marine Le Pen. Revue des troupes manquantes.
Bernard Antony
Dès 2003, Bernard Antony, chef de file des catholiques intégristes au sein du FN, annonce dans un communiqué qu’il quitte le bureau politique et qu’il ne conduira pas la liste FN en Midi-Pyrénées pour les régionales de 2004. En cause : « Les dysfonctionnements » du FN, parmi lesquels « la façon dont on a pris en compte au congrès de Nice le vote des délégués et par les décisions qui ont suivi ». Comprendre : il refuse que Marine Le Pen ait été imposée comme vice-présidente du parti alors qu’au vote du comité central, elle était passée de la 10ème place en 2000 à la 34ème. Pour bien faire comprendre que c’est la fille qui pose problème et non le père, Bernard Antony précise qu’il conserve pour Jean-Marie Le Pen « toute son admiration pour son courage hors du commun et sa lucidité historique ». Bernard Antony n’a en réalité jamais digéré que Marine Le Pen s’oppose à l’abrogation de la loi Veil sur l’IVG. [...]
Alain Soral
Le polémiste rend sa carte du FN en 2009, là encore parce qu’il n’a pas été investi en position éligible sur la liste du parti aux européennes en Île-de-France. Dans une tribune intitulée « Marine m’a tuer », il écrit que « comme chaque fois que quelque chose se passe mal au FN depuis deux ans, chaque fois qu’un conflit l’affaiblit, qu’un départ contribue un peu plus à détruire ce qui fut un authentique mouvement d’opposition nationale, la réponse c’est : Marine... » Et de qualifier la « bande à Marine » d’« agglomérat de multi-transfuges, de marchands du Temple et de cage aux folles ».