Fin octobre, l’on apprenait qu’Israël avait l’intention de commander trois nouveaux sous-marins de type Dolphin AIP auprès du groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) afin de remplacer, d’ici 10 ans, les trois modèles les plus anciens entrés en service au sein de la marine israélienne au tournant des années 2000.
Seulement, ce projet ne fait pas l’unanimité en Israël. Dans un premier temps, les négociations avec la partie allemande ont été engagées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans le dos du ministre de la Défense, Moshe Ya’alon. Or, ce dernier était hostile à cette éventuelle acquisition, tout comme l’état-major de Tsahal, qui estimait avoir d’autres priorités à financer.
Pendant un moment, les discussions ont donc été interrompues avant de reprendre discrètement à la faveur d’un remaniement ministériel destiné à élargir la majorité de M. Netanyahu à la Knesset, Moshe Ya’alon, par ailleurs ancien chef d’état-major de Tsahal (2002-2005) a été poussé vers la sortie pour être remplacé par Avigdor Lieberman, beaucoup moins expérimenté sur les questions militaires.
La suite est connue : le 31 octobre, M. Netanyahu a en effet confirmé son intention de commander trois nouveaux sous-marins auprès de TKMS pour 1,2 milliard de d’euros, malgré un rabais de 30 % consenti par Berlin au nom de son aide militaire fournie à Israël.
Affaire pliée ? Pas vraiment… La semaine passée, la chaîne de télévision Channel 10 a révélé que l’avocat David Shimron, un proche de M. Netanyahu, était membre du conseil d’administration d’une des filiales de TKMS et représentait les intérêts de l’homme d’affaires israélien Miki Ganor, agent du groupe allemand. D’où des suspicions de conflits d’intérêts dans cette nouvelle commande de sous-marins.