Alors que l’Europe entre dans un automne qui s’annonce complexe, la crise des migrants entame un tournant bien moins angélique que prévu.
Il y a tout d’abord les violences et les faits divers, qui accompagnent de plus en plus souvent les confrontations entre les groupes de clandestins et les autorités ou populations locales en Hongrie, Grèce, Slovaquie, Allemagne ou Croatie.
Il y a les chiffres, que finalement plus personne ne semble vraiment maîtriser. Alors que l’on nous annonce que ce sont désormais officiellement 500.000 personnes qui auraient traversé la Méditerranée depuis le début de l’année, ils seraient en réalité déjà 200.000 à avoir traversé la seule Hongrie. Nul doute que les chiffres réels ne soient beaucoup plus élevés.
Cet afflux de migrants économiques, puisque la grande majorité des migrants sont des hommes en relative bonne santé, ne fait pas que des malheureux, bien au contraire. Pour le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Vitor Constancio, « l’Europe vieillissante a besoin de migrants ». En France c’est le prophète Jacques Attali qui pronostique que les migrants pourraient faire de l’Europe la première puissance économique mondiale. Même son de cloche pour le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, pour qui les migrants aideront l’Allemagne à résoudre « l’un des principaux défis pour l’avenir de son économie : le manque de travailleurs qualifiés ». Des propos repris par Dieter Zetsche, le président du groupe Daimler AG, pour qui ces migrants permettront un miracle économique. En France, de tels propos nous sont familiers puisqu’en 1969, les grands patrons tel que Francis Bouygues faisaient pression sur les politiques pour que ceux-ci favorisent une forte immigration principalement issue du Maghreb. Des arrivants moins qualifiés et condamnés à être sous-payés, Bouygues embauchant jusqu’à 80% d’étrangers à cette époque.
Cette névrose allemande totalitaire, qui cherche à imposer à l’UE une immigration qu’elle ne veut pas, est apparue au grand jour lors des récentes déclarations d’Angela Merkel. La chancelière sommait les autres États européens de se partager ou de renvoyer (mais où ?) le restant de capital humain que Berlin ne jugerait pas assez qualifié pour l’utiliser. Devenue Maman Merkel pour les migrants afghans ou syriens, Angela a en effet simplement menacé de couper les fonds européens aux pays récalcitrants aux quotas de répartition des migrants.
L’Allemagne a comme d’habitude pris l’Europe de court et impose sa volonté.
Les migrants n’arrivent pas par conséquent en territoire inconnu au sein d’une Europe hostile. Ils savent parfaitement qu’en Allemagne, ils sont attendus. Plus fort encore, sur la route vers Berlin, une kyrielle d’ONG et d’associations, le plus souvent à l’ADN germanique, a mis en place un dispositif complexe et structuré visant à leur baliser la route, leur indiquer les itinéraires à suivre et à éviter et les informer de leurs droits en tant que clandestins, on croit rêver !
Comment Bruxelles peut-elle prétendre lutter contre les réseaux de passeurs alors que dans le meme temps, Berlin organise le viol des règles nationales et communautaires sur le séjour au sein de l’UE ?
Cela pourrait sembler tiré d’un livre de science-fiction. Que nenni. C’est malheureusement l’incroyable réalité.
Les migrants disposent par exemple d’un manuel leur expliquant comment enfreindre la législation, et leur explicitant les lois pour rejoindre l’Allemagne et se retrouver au sein de la zone euro. Un manuel qui annonce clairement la couleur :
« Nous souhaitons la bienvenue à tous les voyageurs dans leur difficile traversée et vous souhaitons un bon voyage — Parce que la liberté de circulation est un droit pour tous ! »
Une conception open-society du monde qui n’est pas sans rappeler les excès idéologiques de certaines officines globalistes affiliées à la galaxie Soros, qui peut compter à l’occasion sur ces alliés du moment : l’extrême gauche immigrationiste, pour qui le Syrien smicard de demain devrait devenir un camarade de combat syndical.
Cette internationale de gauche et son cœur allemand ont notamment créé un site dédié aux migrants, sponsorisé par l’organisation allemande Bordermonitoring, elle-même intégrée au réseau Watchthemed. Watchthemed est lui soutenu par les ONG allemandes Proasyl, et Medico qui elles-mêmes renvoient sur une foisonnante galaxie d’ONG, dont par exemple Siftung, Afrique-Europe ou Migreurop, dont le réseau comprend en France Act-up, la Cimade, le Fasti, l’association des travailleurs maghrébins de France ou encore le MRAP…
Les lecteurs se souviennent que l’auteur de ces lignes mettait le doigt, au début de ce mois, sur l’existence en Allemagne de projet visant à structurer l’accueil et le relogement des migrants clandestins. La piste allemande semble donc se confirmer.
Sous couvert d’antiracisme et de gauchisme tiermondiste, cette galaxie mondialiste est tout simplement en train d’organiser légalement l’invasion de l’Europe, pour le plus grand bonheur des grands patrons allemands. Ceci confirme ainsi l’alliance entre trotskystes 2.0 reconvertis et patrons libéraux, affichant une convergence d’intérêts inattendue sous le paravent du libéralisme libertaire. Les premiers pour pouvoir exploiter une main-d’œuvre dans le besoin, main-d’œuvre que les seconds accueillent pour se donner une raison d’exister et ne manqueront pas de pousser à la révolte contre l’ordre établi, qu’il soit économique ou politique.
Il y a quelques semaines, Sergueï Narychkine, président de la Douma (chambre basse du parlement russe), n’excluait pas que la vague migratoire actuelle vers l’Europe ait été préméditée et vise à déstabiliser les pays prospères de l’UE. Des propos confirmés dans l’esprit par le général Christophe Gomart, selon lequel l’invasion n’avance pas au hasard, mais fait juste face à un manque de volonté politique pour interrompre fermement ces flux humains.
Alors que Schengen est provisoirement ou définitivement KO, nos « élites » et autres « stratèges de choc » feraient bien de regarder par-delà leurs frontières, afin d’entrevoir ce qui se passe en Syrie. Depuis le début de l’année, un tournant géostratégique majeur est peut-être en train de s’y produire : les dix derniers mois ont en effet mis un coup d’arrêt à la dynamique victorieuse que connaissaient l’État et l’Armée syrienne dans leur guerre contre le terrorisme, les raisons de cette évolution ayant été en partie décryptées ici et là.
Si ces dynamiques venaient à se prolonger, et si, bien que nous n’en soyons pas là, des immixtions extérieures, régionales ou occidentales sous impulsion américaine, finissaient par provoquer l’effondrement du pouvoir syrien, la situation pourrait se compliquer pour l’Europe sur le plan migratoire. En se projetant dans les zones tenues à ce jour par le pouvoir et où sont concentrées de fortes minorités, l’État islamique pourrait être à l’origine d’un nouvel exode forcé de Syriens vers l’Europe, exode encore plus conséquent qu’auparavant.
Ceci ne manquerait pas d’accentuer une dynamique migratoire qui finira bien par faire tache d’huile dans une région plus instable et explosive que jamais.