La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) va lancer une grande campagne de sensibilisation contre les incivilités dans ces locaux, baptisée « se détendre pour mieux s’entendre ». RTL vous révèle en avant-première les deux slogans de cette campagne : « Qui reste poli est toujours bien accueilli », et « Qui lance des menaces verbales risque des sanctions pénales ».
Pour la première fois, le nombre d’incivilités ayant lieu dans les différentes Caisses d’Allocations familiales a été recensé sur l’ensemble du territoire. Entre janvier et novembre 2016, 4 567 signalements d’incivilités ont été réalisés par les agents des CAF. Pire, les actes d’agression enregistrés étaient de 6 185 sur cette même période. Dans ces deux cas, cela représente une hausse de près de 20% sur deux mois, depuis septembre dernier.
Les majorités des incidents sont des agressions verbales
Ces chiffres ont d’ailleurs été jugés « inquiétants et préoccupants » par la branche famille de la Sécurité sociale. Elle gère 12 millions d’allocataires au sein de ses 103 CAF, dont les prestations sont souvent le dernier filet de sécurité avant de tomber dans l’ultime précarité, d’où le lancement de cette campagne de sensibilisation.
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Déjà, en 2012, la CAF était déclarée « sous tension » (à 4’20). Une vidéo qui a quatre ans mais qui prouve que rien n’a changé :
On comprend que dans un contexte social et économique tendu, les suppressions de postes ou la restructuration de la CAF puissent conduire à une hausse des tensions internes mais aussi externes. 1 000 postes ont été supprimés entre 2009 et 2012, alors que de plus en plus de ménages comptaient sur cet argent de l’État. La CAF doit donc gérer avec moins de personnel plus de dossiers difficiles, c’est-à-dire de familles en situation d’urgence économique. Les délais s’allongent, l’énervement monte.
Question : les politiques à l’origine de ces choix économiques le font-ils sciemment, en connaissant les conséquences sociales de leurs décisions, ou s’assoient-ils tout simplement dessus, le nez sur les comptes de la Nation, ne tenant compte que des chiffres, et pas des gens ?
Comme toujours, il y a deux écoles. Celle qui pense qu’on est dirigés par des technocrates déshumanisés, qui ne font qu’appliquer les « ratios » appris dans les Grandes écoles, et ceux qui pensent, au contraire, que tout est fait ou en partie pour créer de la tension, voire du chaos social, dans un but de domination totalitaire, ou d’abandon de la démocratie. Du moins, de ce qui en reste.