Oui, vous avez bien lu, le gauchiste de confession juive Yoann Sfar, qui remplace très mal Sempé dans Paris Match – le journal aurait-il quelque chose à se reprocher ? – a acheté les droits d’adaptation (pour une période de trois ans) du livre du siècle, le XXe, et peut-être du millénaire, le Voyage au bout de la nuit, d’un certain Louis-Ferdinand Céline, ou Destouches.
Joann Sfar va adapter “Voyage au bout de la nuit” de Céline au cinéma
L’auteur de BD et réalisateur a acquis les droits d’adaptation du livre de l’écrivain controversé auprès de Gallimard. https://t.co/nP6Ap80VAs pic.twitter.com/DVzPKYkCI1
— Télérama (@Telerama) September 10, 2024
Le vrai boulot de Joann, à travers ses BD, c’est de lutter contre l’antisémitisme et de faire mieux connaître la religion juive, qu’il estime mal-aimée en France, surtout depuis le 7 Octobre, jour de pogrom, selon lui.
L’auteur Joann Sfar, invité du « Figaro La Nuit », critique l’attitude de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de la lutte contre l’antisémitisme en France. « On dirait que pour une partie du camp de Mélenchon, c’est un sujet avec lequel on peut rigoler. » pic.twitter.com/tTqvK0bxMs
— Le Figaro (@Le_Figaro) November 2, 2023
Voilà pour le positionnement politique du personnage qui vient d’acquérir les droits du livre. Suite à cette information, beaucoup de céliniens vont être déçus. Sfar qui adapte Céline, c’est comme si Gudrun – la fille de Himmler – avait racheté les droits du Lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann et se lançait dans le biopic du réal de Shoah. Mais tout est possible, surtout dans ce sens, pas dans l’autre.
Le dessinateur brouillon – paraît que c’est un style – mais bon sionard a pondu une petite BD sur le sujet, pour expliquer son choix.
Sfar, c’est celui qui, avec un courage extrême, allant contre tous les courants, a pris position pour Israël dans le génocide du 7 Octobre, en partie causé par l’armée israélienne, mais on va pas entrer dans les détails, ça tuerait un peu l’effet. Ici, Joann exhibe son humanisme, qui est immense.
On l’aura compris, Sfar préfère l’émotion à l’information. Ce qui l’intéresse, c’est que les Français se sentent solidaires des juifs, pas des Palestiniens. On risque donc d’avoir une double lecture de son Voyage, avec Céline en combattant du Hamas, un truc dans le genre, ou pire, Bébert en chat du rabbin. Car un artiste ne s’interdit rien, on l’a vu dans son biopic de Gainsbourg, qui d’ailleurs n’était pas si mal. Vous voyez, on n’est pas sfarophobes.
Dernière preuve qu’on est tout saut sfarophobles, on lui souhaite sincèrement, si par bonheur il cartonne avec son Voyage, pourquoi pas une demi-douzaine de millions d’entrées ?, d’enchaîner avec l’adaptation de Bagatelles, par exemple.
Le Voyage forme la jeunesse
Audiard, qui est plus grand que Sfar, a comme beaucoup d’autres voulu adapter ce livre quasi inadaptable. Malheureusement ou heureusement, ça ne s’est pas fait. Le dialoguiste parle ici de ses lectures et du Voyage, qui a tout changé, dans la littérature, et dans sa vie.
"Zola écrit avec ses pieds. Je dois dire que Balzac m'a assez emmerdé aussi, pour être franc..." #VendrediLecture
Il dit avoir lu "4 livres par jour" pendant sa jeunesse : les recommandations lecture de Michel Audiard (Rimbaud, Simenon, Céline) + celles qu'il déconseille... pic.twitter.com/rSVghIInzZ— INA.fr (@Inafr_officiel) February 26, 2021