Des députés devraient se prononcer sur une motion de censure contre le nouveau président de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker, lors de la prochaine session plénière du Parlement européen.
Cette requête a été déposée par le groupe eurosceptique Ils de l’Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD), qui est codirigé par le Britannique Nigel Farage, du parti anti-européen britannique UKIP, et par l’Italien David Borrelli, du parti Movimento 5 Stelle.
L’ELDD reproche à Juncker son rôle allégué dans la négociation d’accords fiscaux avec plus de 300 multinationales, leur permettant de bénéficier de régimes fiscaux privilégiés au Luxembourg, alors qu’il était Premier ministre du pays. Les montages fiscaux correspondants permettaient à ces firmes d’échapper à la taxation dans les autres pays européens où elles réalisaient leurs bénéfices.
Le dépôt de cette motion de censure a été rendu possible grâce à l’obtention des 76 signatures, celles de 44 députés du groupe, plus celles de 32 députés indépendants. 23 d’entre eux sont des membres du parti français du Front National (FN), dont la dirigeante du parti, Marine Le Pen.
C’est la première fois que le FN s’allie avec l’ELDD. Farage avait refusé de collaborer avec le FN, soupçonnant ce parti d’antisémitisme. Contrairement à Farage, Le Pen avait échoué à constituer un groupe au Parlement européen.
Le rejet de Jean-Claude Juncker semble donc avoir enterré l’antagonisme entre les deux forces politiques, souligne Euractiv.
Cependant, les chances que cette motion soit approuvée sont quasi-inexistantes.