Beppe Grillo, le comique italien qui nourrit des ambitions politiques et a changé le paysage politique de l’Italie avec son « M5S » ou « Movimento 5 stelle » (Le mouvement des Cinq Étoiles), revient sur le devant de la scène européenne avec une pétition pour permettre à l’Italie de « sortir de l’euro dès que possible ».
Le mouvement, qui défend une ligne anti-euro, et qui critique les politiques d’austérité imposées par l’UE à l’instigation de l’Allemagne sur les pays de l’Europe du Sud, a remporté près de 25 % des votes aux élections législatives et 21,6 % aux élections européennes en Italie l’année dernière. La presse allemande a même défini Grillo comme étant l’« homme le plus dangereux en Europe ».
Ces derniers temps, l’actualité était plus calme autour de Grillo et de son parti, mais il semble désormais que ce n’était que le calme avant la tempête... En effet, au cours d’un rassemblement la semaine dernière, Grillo a exigé ni plus ni moins que la tenue d’un référendum pour un possible retour à la lire :
« Cette nuit, nous lançons un référendum consultatif. Nous collecterons un demi-million de signatures en six mois, un million de signatures, et nous soumettrons cette question au parlement, et cette fois-ci, grâce à nos 150 législateurs, ils seront obligés de nous parler. »
Grillo affirme que l’Italie n’a pas d’avenir dans la zone euro, et que sur le plan économique, les Italiens sont moins bien lotis avec l’euro qu’ils le seraient sans la monnaie unique.
Un tel référendum n’aurait en réalité aucune valeur sur le plan juridique, mais il pourrait compliquer la tâche pour le Premier ministre Matteo Renzi qui a eu toutes les peines du monde à obtenir un vote de confiance du Sénat italien il y a deux semaines pour approuver son programme de réformes.
Ce plan de réformes vise notamment à gagner le soutien des États-membres de la zone euro, et en particulier de l’Allemagne. L’économie italienne stagne, alors que la dette devrait atteindre 138 % du PIB à la fin 2015, ce qui fait peser la menace posée par la montée des taux d’intérêt sur la dette souveraine.
En outre, de nombreux Italiens risquent de perdre patience. Le chômage des jeunes se monte à 44 %, la production industrielle a chuté de 24 %. L’économie italienne est entrée en récession pour la troisième fois consécutive sur une période relativement courte.
Si Beppe Grillo parvient à son objectif d’un million de signatures, la pression sur le gouvernement italien sera énorme, ce qui pourrait réveiller la panique sur les marchés financiers, et provoquer une flambée des taux d’intérêt, un cauchemar que les dirigeants européens ne veulent pas revivre.