Interrogé ce 14 novembre par Le Figaro, le président du CRIF Roger Cukierman réagissait à la publication d’une enquête de Fondapol sur « L’antisémitisme dans l’opinion publique française » :
« Tout d’abord je tiens à dire que cette étude, et j’en suis heureux, montre que la France n’est pas antisémite et qu’elle est hermétique au négationnisme. Mais il y a deux groupes qui posent problème : les musulmans et le Front national. »
« Les musulmans et le Front national » sont donc désignés très explicitement comme les adversaires politiques du CRIF, par son président Roger Cukierman qui se dit « satisfait de l’attitude des pouvoirs politiques ».
L’étude en question, une addition de deux sondages, a été réalisée par Fondapol, la fondation pour l’innovation politique. Dirigé par Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po, ce think tank proche de l’UMP qui se définit comme « libéral, progressiste et européen » a été fondé par l’homme d’affaires et ancien conseillé du président de la République Jacques Chirac, Jérôme Monod. Son conseil de surveillance est dirigé par Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d’Édouard Balladur, très proche de Nicolas Sarkozy (témoins lors de son mariage avec Carla Bruni), bras droit de Bernard Arnault et ancien associé-gérant de la banque Rothschild & Cie. On y retrouve le président de Poweo Charles Beigbeder, l’avocat Laurent Cohen Tanugi, le banquier Grégoire Chertok, etc.
Comme indiqué dans son paragraphe d’introduction, cette étude « se situe dans le prolongement » d’un séminaire sur l’antisémitisme organisé en octobre dernier par l’American Jewish Committee (représenté par Simone Rodan Benzaquen) et la Fondation Jean Jaurès (représenté par Gilles Finchelstein), avec le partenariat du Figaro et de Libération et en présence de quatre parlementaires : Claude Goasguen, François Pupponi, David Assouline et Chantal Jouanno.