Depuis l’affaire Cahuzac, les sanctions ont été renforcées à l’encontre des élus fraudeurs. Or, Marine et Jean-Marie Le Pen ont sous-estimé leur patrimoine, selon l’autorité de contrôle.
Que dit l’autorité de contrôle ?
Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont rempli en 2014 une déclaration de patrimoine, obligatoire en leur qualité de députés européens. Or, ces déclarations sont sous-évaluées, selon la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, la HATVP, qui a pu le vérifier grâce aux informations fournies par l’administration fiscale.
La décision vise en même temps le père et la fille car certains éléments de leur patrimoine immobilier sont communs, notamment les propriétés de La Celle-Saint-Cloud et de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
« La Haute autorité estime, au regard des différents éléments dont elle a connaissance, (…) qu’il existe notamment un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs immobiliers détenus en commun par M. Jean-Marie Le Pen et Mme Marine Le Pen et, par ailleurs, de l’omission de biens mobiliers par M. Jean-Marie Le Pen », écrit la Haute autorité.
En clair : il manque des choses.
Quel est le patrimoine réel de Marine et Jean-Marie Le Pen ?
Leur patrimoine aurait été sous-estimé de 60% environ, a précisé à L’Obs une source proche du dossier. Et selon l’AFP, la fraude atteint plus d’1 million d’euros pour Jean-Marie Le Pen et plusieurs centaines de milliers d’euros pour Marine Le Pen.
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Que risquent Marine et Jean-Marie Le Pen ?
Le dossier est désormais confié à la justice, sur le bureau du procureur de la République financier, comme le veut l’article 40 du code de procédure pénale, car ces faits sont susceptibles de constituer une infraction pénale.
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Un an plus tard, Marine Le Pen n’est toujours pas inéligible. Ce samedi 26 novembre 2016, elle part pour une semaine en campagne à La réunion et à Mayotte.
Marine Le Pen effectue à partir de samedi un voyage d’une semaine dans l’Océan indien où elle a prévu de rencontrer les élus de ses fédérations et des acteurs économiques locaux. Le Front national, qui avait récolté 10,31 % des suffrages lors du premier tour de la présidentielle en 2012, se félicite d’être donné à près de 25% pour 2017 par certains sondages.
Au-delà des rencontres de terrain, la présidente du FN y va pour exposer l’un des ses projets de la présidentielle : la création d’un ministère de la mer et de l’Outre-mer. « Il faut arrêter de considérer l’Outre-mer comme une danseuse ou un boulet, mais l’intégrer dans une vraie et grande politique économique et stratégique » dit-on dans son entourage, quelques heures avant son départ, en critiquant le « désintérêt total » manifesté « depuis dix ans par Nicolas Sarkozy et François Hollande ». Les frontistes n’oublient pas cependant l’investissement que fut celui de Jacques Chirac dans ce domaine. Marine Le Pen va défendre la valorisation du « deuxième domaine maritime du monde » qu’elle juge « en jachère » aujourd’hui.
« C’est une honte »
Après La Réunion, la candidate à la présidentielle doit se rendre également à Mayotte pour défendre « l’État régalien » et dénoncer la politique menée en matière d’immigration. « Ce qui se passe là-bas est une honte pour notre pays ! Pourquoi faisons-nous subir cela aux Mahorais ? » s’interroge Marine Le Pen, en dénonçant une « situation inenvisageable nulle part ailleurs en France, avec 50% d’étrangers dont 75% de clandestins ».
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La présidente frontiste, qui veut se présenter à la présidentielle en tant que candidate des « oubliés » des territoires français, voit en Mayotte le « symbole » d’un « abandon total » d’un département par l’État.