Ce mercredi, l’ancien leader frontiste a été condamné à Nice et à Paris pour des propos sur les Roms et les chambres à gaz.
Semaine chargée pour Jean-Marie Le Pen. Déjà mis en cause via son majordome Gérald Gérin dans le scandale des « Panama Papers », l’ancien président du Front national a été condamné ce mercredi à Nice et à Paris dans deux dossiers différents pour ses propos sur les Roms et les chambres à gaz, « détail » selon lui de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
À chaque fois, la justice a sanctionné les propos outranciers de l’ancien candidat à la présidentielle. Montant de la note : 5 000 et 30 000 euros d’amende pour « provocation à la haine et à la discrimination ethniques » et « contestation de crime contre l’humanité ».
L’immunité parlementaire qu’invoquait le cofondateur du parti d’extrême droite n’a pas été retenue par les juges. La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a déclaré coupable Jean-Marie Le Pen de contestation de crime contre l’humanité après ses propos sur les chambres à gaz - qualifiées de « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale - et l’a condamné à 30 000 euros d’amende.
Jean-Marie Le Pen devra en outre verser au total 10 001 euros de dommages et intérêts à trois associations parties civiles.
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« Et pourquoi pas 300 000 euros ? », s’indigne l’ex-président du Front national, contacté par L’Obs, à deux doigts de réitérer : « Ces réactions sont disproportionnées. Il y a un mystère autour des chambres à gaz, c’est ça ? Je ne vais quand même pas aller à Auschwitz demander pardon ! »
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À Nice, l’ancien leader frontiste a aussi été condamné ce mercredi à 5 000 euros d’amende pour « provocation à la haine et à la discrimination ethniques » pour des propos discriminatoires à l’égard des Roms, tenus en 2013.
La justice a en outre condamné Jean-Marie Le Pen à verser 1 000 euros à chacune des parties civiles représentées par les associations SOS Racisme, Ligue des droits de l’homme et Prales (pour la défense des droits des Roms). Une peine de 25 000 euros d’amende avait été requise à l’audience le 18 février. Jean-Marie Le Pen, qui n’était pas présent au délibéré, pas plus que son avocat, a dix jours pour faire appel.
Le 4 juillet 2013, lors d’une réunion publique à Nice, Jean-Marie Le Pen avait évoqué la présence « urticante et disons odorante » des Roms à Nice :
« Vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante. Ceci n’est que le petit morceau de l’iceberg », avait-il lancé.
Avant de promettre – toujours avec beaucoup de retenue : « Je vous annonce que dans le courant de l’année 2014, il viendra à Nice 50 000 Roms au moins. Puisqu’à partir du 1er janvier, les 12 millions de Roms qui sont situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s’établir dans tous les pays de l’Europe ».