Le Kremlin, qui a bien compris l’intérêt stratégique de la région Arctique, accélère la mise en place de structures militaires dans cette région.
Des bases de l’armée russe sont en cours de construction sur l’île Wrangel et sur un cap en mer des Tchouktches. L’assemblage de blocs déjà aménagés devrait permettre l’édification de ces sites en un mois.
L’ensemble des matériaux est acheminé par un groupe de navires de la Flotte du Nord, dirigé par le destroyer Amiral Levchenko dans le cadre de la troisième campagne en Arctique, actuellement en progression dans la mer de Kara.
Du fret et du personnel seront acheminés également sur l’île Kotelny dans l’archipel de Nouvelle-Sibérie. Un ancien site militaire soviétique, abandonné depuis 20 ans, a été restauré et occupé l’automne dernier. Baptisé base aérienne Temp, il abrite un héliport et un aérodrome ainsi que des équipements de surveillance.
Moscou souhaite, via un stationnement accru et permanent sur ces territoires, affirmer son autorité sur les ressources pétrolières et gazières de la région et observer le trafic des navires nord-américains. Ces zones sont sources de convoitise pour les États-Unis, mais également le Canada et la Norvège.
En août dernier, John Baird, ministre des Affaires étrangères canadien, à mis en cause la Russie et déclaré que son pays était « déterminé à promouvoir et à défendre la souveraineté de son pays dans l’Arctique face à la menace russe ».
Des propos que son homologue russe, Sergueï Lavrov, a qualifié d’« insensés ». Quant à Vladimir Poutine, il a réaffirmé la volonté de son pays à défendre ses intérêts :
« Beaucoup se méfient de nos efforts [dans l’Arctique] et sont effrayés par eux. Nous avons dit à plusieurs reprises que nous n’agirions que dans le cadre du droit international, comme nous l’avons toujours fait et comme nous continuerons de le faire à l’avenir. »