Les Kadhafistes se réorganisent et dénoncent le traitement des réfugiés libyens par les États voisins, les organisations internationales et les pays occidentaux. D’après eux, ils seraient plus de 2,5 millions à avoir quitté le pays et remettraient largement en cause la légitimité de l’État central libyen mais surtout des islamistes, Abdelakim Belhadj en tête.
Les chiffres exacts du nombre de réfugiés libyens en Tunisie, Égypte et Algérie ne sont pas publiés par les ONG et organismes internationaux. Encore plus étonnant, l’UNHCR (programme des Nations Unies pour les réfugiés) ne fait aucune mention de ces exilés dans ses « aperçus opérationnels ».
« Il y a 800 000 Libyens en Égypte et jusqu’à 1,5 million en Tunisie affirme un proche de la mouvance kadhafiste dans ces deux pays. Au total près de la moitié de la population du pays est exilée. » Il y aurait par ailleurs plus de 400 000 déplacés forcés à l’intérieur du pays.
Réfugiés embarrassants
Divisés depuis 2011, les militants du Guide libyen se réorganisent politiquement et viennent de créer un nouveau parti. Ils affirment ne plus vouloir d’une solution militaire depuis l’échec lors de l’attaque de la base aérienne de Mitnihint, dans la zone de Sebha, en janvier dernier. « Nous souhaitons seulement que les Libyens exilés obtiennent un statut. Nous avons contacté le HCR à Genève, ils nous ont fait comprendre que la raison était politique, explique le cadre du nouveau parti vert. Les occidentaux mettent la pression sur les ONG et le HCR pour que les réfugiés soient vus comme des Kadhafistes, ils ne veulent pas admettre que la légitimité du pouvoir est très contestable. »
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, grâce aux bombardements de l’OTAN, les chancelleries occidentales ont noué des liens avec le pouvoir central libyen mais surtout avec les responsables islamistes. On a ainsi vu à plusieurs occasions Abdelakim Belhadj à Paris, et ce alors que des enquêtes sont en cours sur sa responsabilité dans des crimes de guerre.
« Aujourd’hui nous demandons à ce que les Organismes internationaux reconnaissent le statut des 2,5 millions de Libyens qui sont à l’étranger, continue le kadhafiste. Depuis 2011, et le coup d’État des islamistes avec l’aide des occidentaux, l’accès au soin, la scolarisation ou le vote sont impossibles. En Egypte des Libyens vivent même dans des cimetières parce qu’ils n’ont pas d’endroit où aller. »