Ce matin du 7 août dernier, Hassan M. [1], venait à peine de glisser dans les bras de Morphée, après une nuit de travail.
Soudain, un bruit violent résonna dans son appartement. Le son provenait de la porte d’entrée, et les coups se faisaient insistants. Encore sonné par son réveil en sursaut, Hassan se dirigea vers la porte et regarda par l’œil de bœuf. Il demeura, un moment, stupéfait : un groupe de six personnes en civils se tenait fermement sur le pallier. Une sombre idée lui traversa alors l’esprit : « Et si c’était la LDJ ? »
Depuis quelques jours, en effet, Hassan n’arrêtait pas de recevoir des menaces de représailles sur la page Facebook de H&O Production, l’association dont il est président et qui regroupe des vidéastes amateurs. En fait, son harcèlement a commencé quand il a publié une liste nominative de cinq français engagés dans l’armée Israélienne, et participant à l’actuelle opération « Bordure protectrice ».
Hassan avait constitué cette liste sur la base d’informations diffusées en mode public par les protagonistes eux-mêmes sur les réseaux sociaux.
Surmontant sa première crainte, Hassan ouvrit la porte, pour être aussitôt stupéfait. « Police criminelle ! », entendit-il. Et, avant même qu’il eu le temps de réaliser ce qui se passait, on brandit sous son nez une carte officielle tout en pénétrant « en force » dans son domicile.
– « Vous savez pourquoi on est là ? », lui lança l’officier femme (en fait une capitaine) qui semblait diriger les opérations.
– « Heu, pas vraiment...
– Aujourd’hui, on se déplace pour une page Facebook », expliqua l’un des policiers.
Hassan fut choqué. Lui, qui n’a jamais eu affaire à la police se retrouvait soudain face à la brigade criminelle, pour une page Facebook... Incompréhensible ! Les questions fusèrent :
– « Vous êtes-bien l’administrateur de la page H&O ? – Vous reconnaissez avoir publié une listes de français engagés dans l’armée israélienne ? – Vous savez quelle est la fonction d’untel ? – Comment vous-êtes vous procuré ces informations ? Par piratage ? »
Gardant son calme, Hassan s’expliqua, pensant ainsi mettre fin à ce qui lui semblait être un grand malentendu :
– « Je suis un passionné d’informatique et je ne travaille qu’avec des données collectées sur des open sources, des informations en accès libre. Alors, quand M. Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur a parlé de poursuivre en justice les ressortissants français partant combattre hors du territoire, en insistant sur les djihadistes en Syrie, il m’est apparu évident que je devais faire un parallèle avec les français qui s’engagent dans l’armée israélienne pour participer à l’opération « bordure protectrice. »