On l’appelle « Overshoot day » ou « Jour du dépassement » en français et il est peu connu bien qu’inquiétant : il s’agit de la journée qui marque la consommation des ressources renouvelables pour l’année entière. A partir d’aujourd’hui, la consommation des ressources de la planète se fait « à crédit »
Déficit écologique pour les générations futures
Le premier « Overshoot day » date de 1986. Cette année-là, le 31 décembre marquait un tournant dans l’histoire de la planète puisque c’était la première fois que le monde avait consommé en un an plus que ce que la planète avait à lui offrir. La première fois que le monde vivait « à crédit », sur le dos des générations futures.
Mais à l’époque il ne s’agissait que d’une journée, trop peu pour s’en inquiéter. Aujourd’hui l’overshoot day tombe un 19 août. Il reste donc quatre mois et demi à passer. Et ces quatre mois et demi nécessitent des ressources que nous n’avons plus à notre disposition. Nous les prenons sur les ressources qui seront disponibles aux générations futures.
Les pays consomment plus qu’ils n’ont à disposition
Le calcul du « jour du dépassement » est bien entendu théorique mais il montre un problème global : 85% de la population mondiale vit dans des pays qui consomment plus que leur territoire ne leur fournit. La France, par exemple, a des besoins en ressources qui représentent 1,6 fois les ressources du pays. Et il en est de même pour les Etats-Unis (1,9 fois) l’Italie (4 fois) le Qatar (5,7 fois) ou encore le Japon (7,1 fois).
Au niveau mondial, selon Global Foot Print, les besoins en ressources sont 1,5 fois supérieurs aux ressources effectives de la terre. Et les prévisions ne sont pas roses.
Selon les calculs de l’organisation, avant la moitié de ce siècle (soit 2050) la consommation en ressources au niveau mondial sera trois fois supérieure aux ressources disponibles si le mode de vie et de consommation ne change pas. Or, avec l’avènement des pays en développement qui s’habituent de plus en plus au style de vie « occidental », très peu respectueux de l’impact écologique, les choses risquent bien d’empirer.