Les mesures d’austérité en Grèce ont engendré « une violation sans précédent des droits de l’Homme » depuis quatre ans, a dénoncé la Fédération internationale des Droits de l’Homme (FIDH) dans un rapport présenté jeudi à Athènes.
« Dans cette crise, la plus profonde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les instances internationales ont agi avec un seul objectif celui de sauver le système bancaire sans prendre en considération les effets désastreux sur les populations », a déclaré lors d’une conférence de presse le président de la FIDH, Karim Lahidji.
Le rapport de la FIDH, rédigé suite à une enquête de terrain effectué en janvier 2014, montre comment les mesures d’austérité, dictées par les créanciers du pays, UE et FMI en échange des prêts internationaux à la Grèce, ont affecté « tous les droits de l’Homme, des droits sociaux à la liberté d’expression ».
Les droits des travailleurs ont été mis à mal, avec le salaire minimum ayant été réduit de 22 % après le second prêt international octroyé au pays en février 2012. Le chômage atteint des records, s’élevant à 25,5 % d’après les derniers chiffres publiés mardi, souligne ce rapport. Le système de santé a également été touché par les coupes budgétaires.
Les droits politiques et la liberté d’expression n’ont pas été épargnés, avec notamment la violence policière contre les manifestants, la montée des agressions xénophobes, et la fermeture de la télévision publique (ERT) en juin 2013.
Le rapport a été remis par la délégation à Kyriakos Mitsotakis, ministre de la Réforme administrative, « le seul membre du gouvernement qui ait accepté de les recevoir » et à Alexis Tsipras, chef du Syriza, parti en tête dans les sondages. La visite d’un président de la FIDH, plus vieille organisation de défense des droits de l’Homme, est la première en Grèce depuis l’après-guerre.