Énième tentative lourdingue de nazifier la Russie et Poutine, tout en tordant l’histoire...
Cet article de Slate, plus précisément du blog « You will never hate alone » de Laurent Sagalovitch (et non pas Kaganovitch), qui promet qu’il ne sera pas seul à haïr, illustre à merveille les contre-sens historiques dénoncés dans notre émission sur le suprémacisme blanc (en lien sous l’article) !
Attention, prêts pour le feu d’artifice de désinformation ? Partez ! Et ne manquez pas le « mémorial de la Shoah près duquel une bombe manqua de tomber »...
Si le président parle au nom de la nation ukrainienne, en tant que Juif, il puise dans la mémoire de la Shoah la force pour continuer à résister à l’armée russe.
Pour les Juifs, la guerre déclenchée par la Russie ressemble à la fois à un cauchemar et à une revanche, une sorte de revisitation de sa propre histoire où les ombres du passé, des inoubliables douleurs, se mélangent sans cesse aux images du présent, de ces corps sans vie qu’on entasse pêle-mêle dans des fosses communes.
Comme si le souvenir de l’extermination trouvait dans les massacres perpétrés par les troupes russes un écho, une résurgence de ce que fut le sort des populations juives durant la Seconde Guerre mondiale. C’est d’autant plus frappant que bien souvent, les lieux des tragédies passées et présentes se répondent, se croisent, s’entremêlent pour finir par former une sorte de continuum de la douleur, d’un cri qui au fond n’aurait jamais cessé de faire entendre son atroce complainte.
Sans parler du champ lexical employé, de ces « nazis » qu’on se lance à la figure, de ces habitants qu’on déporte, de ces cadavres empilés à la va-vite, tout le vocabulaire ordinaire de la guerre auquel vient s’ajouter celui propre à l’Holocauste, ces noms trop familiers de génocide, de meurtres de masse et d’exécutions sommaires, nous sautent au visage comme autant de réminiscences d’un passé qu’on pensait révolu.
Nos racines sont ici de Kiev à Odessa, de Minsk à Varsovie, de toute cette partie orientale de l’Europe où les Juifs trouvèrent pendant des siècles et des siècles une sorte de refuge, une terre sinon promise du moins assez amicale pour perpétuer de génération en génération son existence. Coulent en nous les souvenirs du shtetl, des yechivas, de toute cette effervescence d’un judaïsme à la fois baroque et virevoltant qui maintint intact les traditions des patriarches tout en s’essayant à les revisiter de fond en comble et dont il ne subsiste quasi plus rien, si ce n’est nos sanglots agrafés au silence du ciel.
Aujourd’hui, à l’évocation d’un mémorial de la Shoah près duquel une bombe manqua de tomber, à la simple évocation d’un possible génocide, à la vue de ces cadavres abandonnés tels quels au milieu d’une rue, d’une impasse, nous sursautons d’effroi comme si nous étions amenés à revivre les traumatismes des temps anciens, la disparition de tout un peuple dont nous sommes à la fois les dépositaires et les garants que plus jamais pareille monstruosité n’arrivera à l’un de ses descendants.
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