Et voilà, c’est la rançon du progressisme pour le peuple français, qui aime sa culture et sa chanson, ou ce qu’il en reste. Les deux racisées (c’est comme ça qu’il faut désormais appeler les Cosettes du patriarcat colonialiste blanc) Camélia Jordana et Yseult se sont acharnées sur une des chansons préférées des Français, malheureusement inventée par un vieux mâle blanc occidental dont le pays a envahi le Congo en 1908. Il n’en fallait pas plus pour que le Taratata de Nagui lance une opération de réajustement et de réappropriation anticolonialiste.
Heureusement, les réseaux sociaux, malgré le soutien inconditionnel du mensuel pour hommes féminisés GQ – qui vit comme ses congénères des subventions et de la publicité antiraciste – ont soutenu le massacre antivieuxblanc (on tente le barbarisme).
« Il aura donc fallu près de trois semaines pour que les gens découvrent la reprise de “Ne me quitte pas" de Jacques Brel par Camélia Jordana et Yseult dans Taratata. Et pourtant, dimanche, tout le monde ne parlait que de ce duo, dont la prestation a fait le tour de la Toile après un post du compte twitter de l’émission culte de France 2 diffusée par le mélomane Nagui. On y voit donc les deux jeunes chanteuses reprendre le classique de Jacques Brel, sur un plateau visiblement enivré. Mais sur le web, les réactions étaient plus mitigées. Camélia Jordana, dont le dernier album Facile & Fragile cartonne, et Yseult, qui vient de décrocher le prix de révélation de l’année aux dernière Victoires de la musique, se sont, pour les fans hardcore de Brel, un peu trop appropriées la chanson, si l’on en croit de nombreux twittos outrés. À ces critiques se sont ajoutées celles d’internautes vénères qui avaient surtout envie de régler leurs compte avec les deux chanteuses engagées. Le mieux, c’est d’écouter l’intégralité de cette reprise et de se faire son propre avis. À GQ, en tout cas, on estime que l’on n’aurait pas fait mieux. »
Chanteuses engagées... par le Système
« Chanteuses engagées » contre quoi, contre qui ? Contre Jacques Brel ? Sur Twitter, l’essai yseultique et jordanesque a donné lieu à une levée de boucliers. Voici nos morceaux choisis, sachant que Twitter fait le ménage chez les plus virulents.
« Comment c’est nul »
« Le problème sur les RS tu ne peux plus critiquer en toute objectivité Yseult Jordana Nakamura sans passer pour 1 raciste 1 grossophobe et cie Cela s’appelle de la dictature »
« On pourrait dissoudre Yseult et Camélia Jordana pour leur destruction de la culture Française. »
« J’ai absolument rien contre Camelia Jordana, mais là j’ai les oreilles qui saignent »
« Mais que c’est moche bordel ! T’a une musique extrêmement belle et faut que 2 dindes viennent la massacrer comme ça ? Gratuit ? Sans raison ? »
« Ça se prend pour des divas, elles sont plus proches des divans »
« Mais c’est quoi cette merde ? Quel massacre sur cette chanson du grand Jacques Brel »
« Pour des raisons personnelles, cette vidéo n’existe pas à mes yeux »
« Je n’étais pas au courant du second décès de #Brel.
Cela dit je comprends pourquoi... »« J’ai supporté 5 secondes par curiosité malsaine. On dirait 2 chats bourrés miaulant au clair de lune.
Et ça gagne des prix, miséricorde. »« Désolée Mr Brel. On vous a souhaité de reposer en paix mais j’imagine que c’est difficile quand on entend un tel carnage de là-haut...Courage. »
« Il faudrait rebaptiser la chanson : Ne m’écoute pas. Enfin, Dieu merci, tout peut s’oublier. »
C’est étrange, on ne voit pas de jugement raciste là-dedans, uniquement des jugements artistiques, parfois un peu outranciers. Mais pour les tenants du progressisme, c’est du racisme brut. En fait, personne ne remet en question les voix (ou le talent) des deux racisées, qui peuvent, qui pourraient être belles, mais que le Système fait bêler et qui en plus profèrent des absurdités entre deux chansons.
- Alerte : trois vieux hommes blancs raciseurs !
Il faut oser vivre en France, patrie de la Culture et de la Femme, et dénigrer ses traditions tout en profitant des avantages produits en mille ans de luttes par des millions de vieux mâles blancs et leurs femelles.
Pour l’équilibre des témoignages, voici des tweets de défense des racisées (il y en a peu) :
« Quand je vois les tweets de haters contre Aya Nakamura, Yseult et Camelia Jordana vous êtes juste d’une bassesse sans nom c’est indéniable »
« La légende raconte que si Yseult, Camélia Jordana et Aya Nakamura s’unissent pour écrire une chanson, les cellules des racistes qui l’écouteront exploseront, désintégrant des millions de connards en un instant. »
« Le saviez-vous ? Si vous avez les oreilles qui saignent, c’est pas parce que Camélia Jordana et Yseult ont massacré la chanson de Brel, non, c’est parce que vous êtes raciste, grossophobe et misogyne. »
Pour effacer cette réappropriation foirée, plutôt que de repasser pour la 150 000e fois la chanson phare de Jacques Brel (il en a des moins sirupeuses, et d’ailleurs à cause de ça on [1] l’appelait « le curé »), on envoie sur la platine la version de Nina Simone, qui a un peu plus de groove (d’émotion, de souffrance, de touchance, le français n’a pas d’équivalent) dans la voix que les deux militantes de SOS Racisme & Grossophobie.
Nina était ingérable, mais quelle puissance !