Des raids menés par l’aviation de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont visé un hôpital dans une province contrôlée par les rebelles dans le nord du pays, faisant une vingtaine des victimes selon Médecins sans frontières, dont des enfants.
11 morts, dont un membre de Médecins Sans Frontières et au moins 19 blessés, c’est le bilan provisoire de l’attaque meurtrière de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite contre un hôpital public de la région de Abs, au Yémen. La plupart des victimes auraient entre 8 et 15 ans.
Dans un communiqué, Médecins Sans Frontières précise que l’explosion a tué sur le coup neuf personnes, dont un membre du personnel de l’ONG, et deux autres patients sont morts lors de leur transfert vers un autre hôpital.
Sur son compte Twitter, l’organisation Médecins Sans Frontières a déclaré : « l’hôpital a été la cible de raids aériens lundi à 15H45 locales », l’organisation a une équipe travaillant dans cet hôpital public dans la province de Hajja depuis 2015.
Selon des témoins présents sur place interrogés par Reuters, les médecins n’ont pas pu évacuer aussitôt les premiers blessés, craignant de nouveaux bombardements.
Le porte-parole de la coalition dirigée par les saoudiens n’a pas souhaité commenter cette attaque.
Les États-Unis quant à eux ont dénoncé ces frappes aériennes au Yémen, mais sans condamner explicitement la coalition arabe pilotée par l’Arabie saoudite que Washington soutient. « Nous sommes profondément préoccupés par des informations concernant une frappe sur un hôpital dans le nord du Yémen » a déclaré la porte-parole du département d’État Elizabeth Trudeau. « Les frappes sur des infrastructures humanitaires, notamment des hôpitaux sont particulièrement inquiétantes » a-t-elle déploré.
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Samedi 13 août, une autre frappe de la coalition arabe avait causé la mort de dix enfants dans une école. Les autorités saoudiennes avaient reconnu être responsables de ces bombardements, mais niaient avoir volontairement visé cet établissement scolaire.
Depuis septembre 2014, le Yémen est confronté à une crise politique majeure entre le président Abd Rabbo Mansour Hadi et les rebelles houthis, une force d’opposition restée fidèle à l’ancien président yéménite destitué au moment du printemps arabe, Ali Abdallah Saleh. La crise politique a dégénéré en véritable conflit armé, notamment à partir de mars 2015, quand l’Arabie saoudite a rejoint le conflit à la tête d’une coalition de pays arabes qui a commencé à bombarder les positions des rebelles, soutenus quant à eux par l’Iran.
Depuis, environ 10 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’intervention du royaume saoudien au Yémen.
Près de 60 % des enfants tués ou blessés au Yémen l’an dernier, l’ont été en raison de bombardements de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite selon le rapport annuel des Nations unies sur les enfants en zone de conflit.