En fait les uns sous-estiment l’intervention russe là où les autres la surestiment.
La principale bonne chose qu’il y a avec la circulation des avions russes dans le ciel Syrien n’est pas tant de faire reculer les terroristes : elle est surtout d’interdire désormais tout bombardement "involontaire" américain sur les lignes de l’armée arabe syriennes et elle rendra caduque à terme une intervention aérienne illégale américaine (type guerre en Irak de 2003) ; Poutine anticipe l’élection de Hillary/Jeb à la présidence.
Si les syriens ne sont plus sur le recul et semblent même avancer légèrement c’est parce qu’ils n’ont plus à craindre des bombardement otanesques.
L’autre élément important est la démonstration de force : on sait que la guerre du Golfe en 91 ne servait pas tant à soumettre l’Irak (il n’y a pas eu d’occupation, Bush père ayant prévu que ses troupes pourraient subir le bourbier que Junior n’a pas su éviter), cette guerre contre un ancien allié dont les USA connaissaient l’intégralité de l’armement servait surtout à rassurer l’allié israélien et à envoyer un message au monde entier : "La Russie périclite et nous, les américains, on en a une plus grosse que celle de tout le monde réuni, donc soumettez-vous !" C’est pas plus compliqué que ça.
L’engagement russe en Syrie est une sorte de contre-guerre du Golfe : les russes démontrent qu’ils ont eux aussi un armement très avancé et très loin de ce qu’était l’armée soviétique en 1989. De plus, c’est un message adressé au monde entier : "Si les américains tentent de vous déstabiliser ou de vous ’aider’ de la pire manière qui soit, nous, les russes, on est là pour les remplacer."
Et ça ne manque pas, après les syriens, ce sont les libanais qui demandent aux russes de les aider dans leur problèmes de terrorisme et de possible déstabilisation.
Autrement ces bombardements ne viendront pas à bout des petits groupes (sauf ceux qui circulent dans le désert au sud et à l’est), mais le simple fait de démolir les puits de pétrole tombés entre les mains des terroristes va forcément avoir un impact.
Enfin, il y a une autre chose qu’il faut attendre : les élections américaines, pas seulement qui sera élu, mais aussi ce que les russes profiteront de faire PENDANT la passation de pouvoir.
(à suivre)
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