Depuis seize ans, les États-Unis ont été en guerre au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dépensant des milliards de dollars, commettant des crimes de guerre incalculables et envoyant des millions de réfugiés de guerre en Europe, tout en affirmant que Washington ne pouvait pas assurer ses obligations de sécurité sociale et de Medicare [soins aux personnes de plus de 65 ans], ni financer un service national de santé comme tous les pays civilisés.
Compte tenu des énormes besoins sociaux qui ne peuvent être satisfaits en raison du coût massif de ces guerres orchestrées, on pourrait penser que le peuple américain se poserait des questions sur le but de ces guerres. Qu’est-ce-qui est accompli avec ces énormes dépenses ? Les besoins intérieurs sont négligés de sorte que le complexe militaro-sécuritaire peut s’engraisser avec les profits de la guerre.
Le manque de curiosité de la part du peuple américain, des médias et du Congrès sur le but de ces guerres, qui ont été fondées entièrement sur le mensonge, est extraordinaire. Qu’est-ce qui explique cette conspiration de silence, ce désintérêt incroyable pour le gaspillage d’argent et de vies ?
La plupart des Américains semblent accepter vaguement ces guerres orchestrées comme la réponse du gouvernement au 11 septembre. Cela s’ajoute au mystère car c’est un fait que l’Irak, la Libye, la Syrie, le Yémen, l’Afghanistan et l’Iran (l’Iran n’a pas encore été attaqué, sauf avec des menaces et des sanctions) n’ont rien à voir avec le 11 septembre. Mais ces pays ont des populations musulmanes, et le régime de Bush et les médias prostitués ont réussi à associer le 11 septembre avec les musulmans en général.
Peut-être que si les Américains et leurs « représentants » au Congrès avaient compris de quoi il s’agit avec ces guerres, ils se lèveraient d’eux-mêmes pour faire des objections. Alors, je vais vous dire de quoi il retourne avec la guerre de Washington contre la Syrie et la guerre prévue contre l’Iran. Prêt ?
Il y a trois raisons pour la guerre de Washington, et non la guerre des États-Unis – car Washington n’est pas l’Amérique – en Syrie. La première raison tient aux profits du complexe militaro-sécuritaire. Ce dernier est une combinaison de puissants intérêts privés et gouvernementaux qui nécessitent une menace pour justifier un budget annuel qui dépasse le PIB de nombreux pays. La guerre confère à cette combinaison d’intérêts privés et gouvernementaux une justification pour son budget massif, un budget dont le fardeau incombe aux contribuables américains dont le revenu médian réel par famille n’a pas augmenté depuis quelques décennies, alors que la charge de leurs dettes pour soutenir leur niveau de vie a augmenté.
La deuxième raison a trait à l’idéologie néoconservatrice cherchant l’hégémonie mondiale américaine. Selon les néoconservateurs, qui ne sont certainement pas conservateurs en quoi que ce soit, l’effondrement du communisme et du socialisme signifie que l’Histoire a choisi le « capitalisme démocratique », qui n’est ni démocratique ni capitaliste, en tant que système socio-économico-politique mondial et c’est la responsabilité de Washington d’imposer l’américanisme au monde entier. Des pays comme la Russie, la Chine, la Syrie et l’Iran, qui rejettent l’hégémonie américaine, doivent être déstabilisés et détruits, car ils sont un obstacle à l’unilatéralisme américain.
La troisième raison se rapporte aux ressources en eau du sud du Liban dont Israël a besoin. Deux fois, Israël a envoyé l’armée israélienne, tant vantée, pour occuper le sud du Liban, et le Hezbollah, une milice soutenue par la Syrie et l’Iran, a expulsé par deux fois cette armée israélienne tant renommée.
Pour être direct, Israël utilise l’Amérique pour éliminer les gouvernements syrien et iranien qui fournissent un soutien militaire et économique au Hezbollah. Si les Américains peuvent éliminer les soutiens du Hezbollah, l’armée israélienne peut voler le sud du Liban, tout comme elle a volé la Palestine et certaines parties de la Syrie. Voici les faits : depuis seize ans, la population américaine insouciante a permis à un gouvernement corrompu à Washington de gaspiller des milliards de dollars nécessaires au pays au bénéfice du complexe militaro-sécuritaire, au service de l’idéologie néoconservatrice cherchant l’hégémonie mondiale des États-Unis, et pour finir au service d’Israël.