L’US Air Force, l’armée de l’air américaine, a annoncé le déploiement d’avions F-22 Raptor dans plusieurs endroits en Europe pour rassurer ses « partenaires européens » et renforcer les systèmes de défense face à l’Est.
Un « engagement pour la sécurité et la stabilité » en Europe et un « rapprochement de la Russie » lié au conflit ukrainien. C’est ainsi que Deborah Lee James, secrétaire de l’US Air Force, explique le déploiement « très prochain » des avions F-22 Raptor dans plusieurs régions d’Europe.
L’initiative poursuit deux objectifs : d’un côté, la modernisation et le renforcement de la sécurité en Europe et de l’autre, la mise en place d’une force dissuasive face à la Russie. Lors d’un briefing au Pentagone, le siège de la défense américaine, lundi 24 août, la secrétaire expliquait que le déploiement des F-22 constituait une « initiative pour rassurer l’Europe », ainsi qu’un moyen de « satisfaire les exigences des états-majors des forces combattantes ».
Dans le même temps, Deborah Lee James a estimé que les « activités militaires » russes en Ukraine continuaient à être le principal sujet d’inquiétude des États-Unis et de leurs alliés européens. Ainsi, le déploiement de ces F-22 renforcera la palette de défense occidentale. Citant le ministre américain de la Défense, Ashton Carter, elle a souligné que « l’approche [américaine] de la Russie doit être forte en même temps qu’équilibrée ».
La Russie au cœur de l’initiative ?
Si le conflit en Ukraine et la possible implication russe représentent des inquiétudes sécuritaires aux USA, ce n’est pas, d’après le général Mark Welsh, la raison du déploiement des F-22. Pour le chef d’état-major de l’Air Force, cette initiative s’inscrit dans « la continuité du déploiement des F-22 partout où nous pouvons entraîner nos alliés » et qu’il s’agissait « avant tout d’un exercice à grande échelle, pour nous entraîner avec nos partenaires européens ».
Des propos qui se veulent rassurants, même si le général a souligné que les chasseurs seraient déployés « sur des positions que nous pourrions potentiellement utiliser en cas de conflit en Europe ». Des positions qui n’ont pas été dévoilées, pour des raisons de sécurité opérationnelle, comme l’a précisé Deborah Lee James : « nous ne pouvons pas partager [avec la presse] les dates exactes, ni la localisation du déploiement », a-t-elle regretté.
Par ailleurs, l’annonce du plan de déploiement des F-22 Raptors, qui date du mois de juin 2015, n’est pas sans rapport avec l’affirmation de la secrétaire de l’US Air Force, qui avait qualifié la Russie de « plus grande menace à laquelle elle pouvait penser », alors qu’un journaliste lui demandait quels étaient les dangers auxquels l’armée de l’air américaine faisait face. Des propos tenus lors du Salon International de l’Aéronautique du Bourget, en France.
L’armée américaine : une force déjà très présente en Europe
Le déploiement des F-22 Raptor s’inscrit dans la continuité d’un processus de renforcement du système de défense européen déjà fort avancé. Aux mois de février et mars 2015, deux unités de chasseurs A-10 et F-15C avaient fait route vers le Vieux Continent. Les appareils étaient accompagnés de 300 soldats de l’Air Force. Ceux-ci ont passé six mois en Europe pour y pratiquer diverses missions d’entraînement. Au mois de juin, ce sont des bombardiers B-2 et B-52 qui sont venus renforcer le dispositif déjà en place et procéder à des exercices.
Au-delà de l’armée de l’air, des forces américaines de tous les corps d’armée sont présentes de ce côté de l’Atlantique. Les États-Unis ont actuellement 65 000 soldats stationnés en Europe, majoritairement des aviateurs et des fantassins de l’armée de terre.