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Washington affirme que MBS a "validé" une opération pour "capturer ou tuer" Khashoggi

Selon un rapport des services de renseignement américains sur le meurtre de Jamal Khashoggi rendu public ce 26 février, les États-Unis considèrent que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a « validé » une opération pour « capturer ou tuer » le journaliste saoudien.

« Nous sommes parvenus à la conclusion que le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a validé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi », écrit ainsi la direction du renseignement national dans ce court document déclassifié de quatre pages.

« Le prince héritier considérait Khashoggi comme une menace pour le royaume et plus largement soutenait le recours à des mesures violentes si nécessaire pour le faire taire », ajoute-t-elle.

Washington veut « recalibrer » sa relation avec Riyad mais ne veut pas de « rupture »

Les États-Unis ont annoncé dans la foulée des sanctions financières contre une unité d’intervention spéciale et contre l’ancien numéro deux du renseignement saoudien, Ahmed al-Assiri. Aucune sanction toutefois contre le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, ce qu’ont déploré plusieurs élus démocrates.

« La relation avec l’Arabie saoudite est importante, nous avons des intérêts mutuels importants. Nous restons déterminés à défendre le royaume », a justifié le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken. « Ce que nous avons fait avec les mesures que nous venons de prendre, c’est vraiment pour ne pas avoir de rupture dans les relations mais pour les recalibrer », a-t-il insisté. « La relation avec l’Arabie saoudite dépasse les questions de personnes. Ce recalibrage concerne les politiques et les actes de l’Arabie saoudite », a-t-il encore ajouté.

Le président Joe Biden, qui avait jugé, avant son élection en novembre, que le royaume du Golfe devait être traité comme un État « paria » pour cette affaire, avait déjà tenté de déminer le terrain, en appelant le 25 février au téléphone le roi Salmane pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche.

S’il avait mis l’accent sur « les droits humains universels » et « l’État de droit », il avait aussi adressé un satisfecit au monarque pour la récente libération de plusieurs prisonniers politiques. Il avait en outre évoqué « l’engagement des États-Unis à aider l’Arabie saoudite à défendre son territoire face aux attaques de groupes pro-Iran », selon la présidence américaine. Ni Washington ni Riyad n’avaient mentionné, dans leur compte-rendu de cet appel, le rapport déclassifié potentiellement explosif pour leurs relations bilatérales.

Critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi, résident aux États-Unis et chroniqueur du quotidien Washington Post, avait été assassiné le 2 octobre 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite. Son corps, démembré sur place, n’a jamais été retrouvé.

Après avoir nié l’assassinat, Riyad avait fini par dire qu’il avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls. À l’issue d’un procès opaque en Arabie saoudite, cinq Saoudiens ont été condamnés à mort et trois condamnés à des peines de prison. Les peines capitales ont depuis été commuées.

 


 

Riyad commente le rapport américain (Sputnik)

Le ministère des Affaires étrangères a rejeté les conclusions « injustifiées » du rapport américain affirmant que le prince héritier saoudien avait approuvé l’opération contre le journaliste Khashoggi. La CIA conclut pourtant que Mohammed ben Salmane ne pouvait pas ne pas être au courant de cette opération.

 

 

L’Arabie saoudite a « totalement rejeté » le 26 février le rapport des services de renseignement américains qui ont accusé le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane d’avoir « validé » l’assassinat du journaliste et critique saoudien Jamal Khashoggi en 2018.

« Le gouvernement d’Arabie saoudite rejette totalement les conclusions fausses et préjudiciables contenues dans le rapport concernant la direction du royaume et ne peut les accepter en aucun cas », a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le rapport américain « contient des conclusions et des informations erronées », a ajouté le ministère saoudien.

« Il est vraiment malheureux que ce rapport, avec ces conclusions injustifiées et fausses, soit publié alors que le royaume a dénoncé clairement ce crime odieux et que ses dirigeants ont pris les mesures nécessaires pour s’assurer qu’un tel drame ne se reproduise jamais », a-t-il poursuivi.

« De même, le royaume rejette toute décision qui porte atteinte à sa direction, sa souveraineté et à l’indépendance de son système judiciaire », selon le communiqué. Le ministère a dans le même temps réaffirmé que « le partenariat entre l’Arabie saoudite et les États-Unis est solide et fort, et est fondé depuis des décennies sur le respect mutuel ». « Nous espérons que ce partenariat continuera sur cette même base. »

USA/Arabie ou le chantage permanent

 






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