Le problème, c’est que la justice est d’obédience gauchiste (la dame qui parle appartient au « SM », le très partial Syndicat de la magistrature), et que le gauchisme n’a jamais eu la main très lourde contre les auteurs de crimes et délits sexuels, puisque dans son « règlement » issu de Mai 68, la sexualité est un épanouissement. On l’a vu dernièrement avec la saga Olivier Duhamel, qui a pu faire sa brillante carrière en politique, au Siècle et à Sciences Po sans aucun problème.
Aujourd’hui, sous la pression des réseaux sociaux, autrement dit populaire, la justice est obligée de sortir du bois et de se justifier. On ne sent pas, chez Sophie Legrand, une immense motivation à poursuivre, mais les apparences sont peut-être trompeuses. On n’ignore pas que le sujet est sensible, surtout quand il s’agit de déterminer, 30 ou 40 ans après les faits, ce qu’il s’est vraiment passé.
Sophie Legrand : « À l’inverse, on prête le flanc à des risques sur d’autres types d’affaires et notamment des relations sexuelles entre jeunes, jeunes majeurs et adolescentes, et à un moment on court aussi le risque de ne pas laisser une liberté sexuelle aussi aux adolescents. »
France Inter : « Le garde des Sceaux a pointé ce risque, il a dit il faut laisser vivre les amours adolescentes. »
France Inter à 11’09 : « Vous parlez de la parole de l’enfant, ça fait 20 ans maintenant qu’a démarré l’affaire d’Outreau, alors je rappelle un peu, trois procès durant 18 ans, finalement 12 enfants reconnus victimes par la justice de viols et d’agressions sexuelles, 4 adultes coupables, et puis on en avait beaucoup parlé, peut-être beaucoup plus parlé, 13 accusés qui ont été innocentés, est-ce que cette erreur judiciaire qui a concerné 13 personnes, ça a freiné la prise en compte de la parole des enfants ? »
Sophie Legrand : « Je ne dirais pas ça, je pense que la justice elle a toujours été vigilante quand même à la parole des enfants, surtout sur des faits de nature aussi grave, peut-être que l’affaire Outreau a un peu remis tous les magistrats droit dans leurs bottes en réinsistant encore plus sur l’importance dans toute enquête pénale de ne pas avoir uniquement des déclarations comme éléments de preuve, et c’est là qu’on voit que c’est essentiel pour qu’on voit qu’il n’y ait pas de doute à la fin, que tous les autres faisceaux de preuves soient réunis. »
Le procès d’Outreau, qui a été considéré comme une faillite de la justice, ne l’a pas été là où la presse l’a dénoncé. On se souvient que de nombreux adultes ont été blanchis par la justice alors que les enfants avaient décrit très précisément leurs agissements. Oui mais voilà, l’avocat Dupond, qui se fera nommer Dupond-Moretti, obtiendra un acquittement qui retournera le procès, les victimes passant globalement dans le camp des accusés et les accusés dans le camp des victimes.
France Inter à 12’28 : « D’après votre expérience de juge, comment est-ce qu’on fait pour écouter un enfant, pour finalement déterminer le vrai du faux, en tout cas quelle peut être la vérité au sein parfois de paroles qui peuvent être confuses dans ce genre de situation ? »
Sophie Legrand : « Là-dessus il faut effectivement de la prudence, parce qu’un enfant, quand il dénonce quelque chose, c’est pas toujours cette chose-là qui s’est vraiment passée. Non pas que l’enfant ment, mais c’est sa façon de dénoncer une difficulté particulière. On peut avoir un enfant qui dénonce quelque chose mais qui révèle par exemple qu’il n’a pas du tout envie d’être avec son père pour d’autres raisons, dont il faudra se préoccuper d’ailleurs. Donc c’est pour ça qu’il faut être toujours vigilant d’ailleurs à ces dénonciations-là. »
De l’autre côté de la barrière politique, chez Sud Radio, plutôt que d’inviter la secrétaire générale du SM, on a invité le 19 février 2021 Isabelle Aubry, la présidente de l’association Face à l’inceste, qui a écrit un livre sur les viols qu’elle a subis de 6 à 14 ans. Elle a notamment été prostituée par son père.
« Pour moi, parler, c’était mettre ma vie en danger »