Malgré les menaces et, en même temps, les gestes fiscaux du gouvernement, le climat anxiogène généré par l’attentat de Strasbourg, la fatigue, la brutalité parfois des CRS obéissant aux ordres, notamment sur les Champs-Élysées face à des manifestants pacifiques, le truquage éhonté des chiffres, l’exécutif n’a pas réussi à prouver de manière tangible un essoufflement du mouvement des Gilets jaunes.
Certes, si la mobilisation est restée forte en province, les GJ étaient sensiblement moins nombreux que la semaine précédente pour cet acte V – mais beaucoup d’entre eux disent respecter la trêve des confiseurs – et le bouclage de la plus belle avenue du monde a empêché et/ou dissuadé beaucoup de manifestants de s’y rendre. Il est tout aussi évident que les annonces de MM. Macron et Philippe n’ont pas permis aux deux têtes de l’exécutif d’enrayer leur décrochage dans l’opinion.
Moins d’un Français sur quatre se dit désormais satisfait de la politique macroniste, et « le nombre des mécontents a augmenté inversement de 73 à 76 % » selon le dernier sondage du JDD.
Un « historien et sociologue des mouvements syndicaux », Stéphane Sirot, soulignait le 14 décembre sur le site du quotidien gratuit 20 minutes les raisons du soutien massif de nos compatriotes aux gilets jaunes, quand bien même cette mobilisation est elle jugée factieuse par le pouvoir et impacte l’activité économique en cette période Noël . « Souvent en France, dit-il, il y a une certaine bienveillance, une courte majorité de soutien aux mouvements sociaux de salariés, mais qu’il frise les 75 %, c’est tout à fait singulier. C’est peut-être parce qu’on est face à un soutien qu’on pourrait qualifier d’identification. »
Selon l’enquête Odoxa publié par Le Figaro , 59 % des Français n’avaient pas été convaincus par Emmanuel Macron lors de son allocution du 10 décembre, même si les mesures qu’il avait annoncées avaient été jugées satisfaisantes. Annonces qui perdent cependant de leur poids au fur et à mesure qu’elles sont précisées. L’augmentation du SMIC relève ainsi largement de la fausse nouvelle, elle ne concernera qu’un quart des salariés et pour ce qui concerne la prime de Noël, M. Macron est là aussi revenu sur sa promesse puIsqu’elle sera fiscalisée à partir de 1 000 euros. Nous l’avons dit, quant au débat sur l’immigration, il est carrément passé à la trappe. Un thème jugé trop dangereux car il existe un large consensus des Français pour une inversion des flux migratoires. Un référendum d’initiative citoyenne (RIC) sur le sujet – pendant du référendum d’initiative populaire défendu de longue date par le FN et le RN – dont la demande ne cesse de croître dans les mobilisations et assemblées de gilets jaunes, le prouverait de manière très éclatante !
C’est dans ce contexte tendu que le très immigrationniste pape François vient de prendre position en en faveur du Pacte de Marrakech, contre lequel le Vlaams Belang, les nationaux flamands ont manifesté hier à Bruxelles. Un pacte de l’ONU sur les migrations dont le service après-vente est assuré avec un unanimisme assez effrayant par tous les gros médias du Système. Tous les aspects réellement contraignants, extrêmement problématiques de ce pacte sont qualifiés de rumeurs d’extrême droite alors qu’une simple lecture du pacte en question suffit à les pointer, ce qu’a rappelé Bruno Gollnisch tout récemment au Parlement européen.
Il s’agit aussi de déplorer, en tant que catholique ou non, l’instrumentalisation de la tuerie à laquelle s’est livrée Chérif Chekatt à Strasbourg par l’archevêque de cette ville, Mgr Luc Ravel. Lors de la veillée de prières en hommage aux victimes, celui-ci a déclaré dans son homélie qu’il s’inquiétait de « cet attentat (qui) va empoisonner la question des migrants voilà encore un vieux démon… » Quid de la parabole de la paille et de la poutre ? Le vieux démon que Mgr Ravel et les hommes d’Église seraient aussi bien inspirés de dénoncer, c’est surtout cette idéologie mondialiste qui, par ses exactions sociales, économiques et militaires, paupérise, fragilise des populations entières et encourage à la submersion de l’Europe.
Rappelons cette évidence, l’actuelle révolte du pays profond contre l’État profond selon la formule plutôt pertinente d’Alain Soral, cette fronde des classes populaires et des classes moyennes est avant tout une réaction vitale contre un établissement, un État qui capitule devant les oukases de la mondialisation, renonce à la justice sociale, à défendre la France et les Français d’abord.