Le président syrien Bachar al-Assad a rencontré le président russe Vladimir Poutine au cours d’une visite surprise à Moscou.
Le porte-parole de la présidence russe Dmitry Preskov a déclaré que M. Assad était venu mardi soir pour une visite de travail à Moscou. La Russie a commencé une série de bombardements en Syrie à la fin du mois dernier.
Moscou a désigné l’État islamique comme cible principale ainsi que d’autres groupes combattant le gouvernement de Bachar al-Assad.
M. Preskov a déclaré aux journalistes que les deux dirigeants avaient évoqué les combats contre les soi-disant "groupes terroristes", la poursuite des sorties aériennes russes et les plans syriens pour ses propres troupes.
On ne sait pas encore si Assad est resté à Moscou ou est retourné à Damas. C’est la première visite extérieure d’Assad depuis le début de la guerre civile en 2011, a déclaré la télévision d’État syrienne.
Dans une transcription des échanges entre les deux leaders, proposée par le Kremlin, M. Poutine a présenté la Syrie comme un "ami" et a déclaré que la Russie était prête à contribuer "non seulement à une action militaire, mais aussi à un processus politique", afin de ramener la paix dans le pays.
Il a expliqué que la Russie était très préoccupée par le fait qu’environ 4000 citoyens de l’ex-Union Soviétique étaient en train de combattre aux côtés de groupes rebelles en Syrie. "Nous ne pouvons autoriser - une fois qu’ils ont acquis une expérience du combat et un entraînement idéologique - qu’ils retournent en Russie".
Traduction E&R d’une dépêche de BBC News. L’article suivant, tiré du Syrian Observer, date du 12 octobre 2015.
Khaled Khoja met en garde la Russie contre le risque d’une répétition de son enlisement en Afghanistan
Les efforts déployés par Moscou pour consolider le régime Assad chancelant en lui apportant un soutien militaire produira sans doute des retours de flammes, a déclaré à des journalistes le Président de la Coalition Nationale Syrienne.
La Russie a envoyé 2 000 mercenaires combattre en Syrie, et elle envisage de porter à 20 000 hommes le nombre de ses combattants dans ce pays, a indiqué le Président de la Coalition Nationale Syrienne, M. Khaled Khoja.
Au cours d’une interview par la chaîne télévisée CNN Turk, M. Khoja a déclaré que la Russie vise à renforcer militairement le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad afin de lui garantir une meilleure position dans d’éventuelles négociations de paix. Il a également indiqué qu’il ne saurait y avoir une telle solution politique dès lors que la Russie est en train d’envahir la Syrie, soulignant que la Coalition Syrienne ne saurait, dans ces conditions, s’asseoir autour d’une même table de négociation avec les Russes.
M. Khoja a insisté sur le fait que le jeu que le président russe Vladimir Poutine est en train de jouer en Syrie produira tôt ou tard des retours de flammes contre la Russie, mettant en garde Moscou contre le risque que la Russie ne connaisse le sort qu’avait subi l’ex-URSS en Afghanistan.
La Coalition a dénoncé le fait que les attaques aériennes russes ont visé [quasi exclusivement] des Résistants syriens, ajoutant que la plupart des victimes de ces bombardements ont été des civils.
La Russie, a dit M. Khoja, doit prendre conscience qu’elle ne peut sortir victorieuse d’une guerre recourant à des campagnes de bombardements aériens barbares, soulignant que tant le président Assad que son allié clé la Russie finiront vaincus dans leur agression contre les combattants de la Résistance syrienne.
M. Khoja a également fait observer que l’Armée Syrienne Libre compte plus de 70 000 combattants et qu’elle est constituée d’anciens officiers du régime Assad [qui ont fait défection], soulignant que le conflit en Syrie n’est pas une guerre civile, mais bien une agression armée lancée par le régime Assad contre le peuple syrien.
Il a insisté sur le fait qu’il n’y a d’autre responsable de la perpétuation de cette agression que Bachar al-Assad, ajoutant que sa mise à l’écart du pouvoir est la condition dirimante d’une solution au conflit. La Coalition Nationale Syrienne a toujours recherché une solution politique, a rappelé M. Khoja, qui a ajouté que la Syrie est actuellement victime d’une invasion russo-iranienne que les Résistants syriens ne pourront contenir et repousser qu’à la condition qu’ils reçoivent une aide.