Tout au long de ce dernier quart de siècle, la trame de sang des conflits remonte inexorablement au courant néo-conservateur.
Anciens trotskistes, ces laudateurs de « l’hégémonie bienveillante » des États-Unis ont mis leur science de la révolution permanente au service d’une politique systématique d’ingérence atlantiste.
Un gouvernement américain sous influence ploutocratique déploie toute une gamme d’instruments qui vont de la séduction (Hollywood) à la terreur (groupes de mercenaires lâchés contre les États rebelles) pour assurer le succès du « Projet pour le nouveau siècle américain ». L’influence néo-conservatrice atteindra son zénith le 11 septembre 2001.
Cette date marque le lancement d’un nouveau cycle de guerres néo-impériales sous le prétexte d’une guerre à la terreur islamiste. Près de quinze ans plus tard, qu’en est-il ?
L’islamisme n’a jamais été aussi virulent et les régimes laïcs arabes sont détruits ou en passe de l’être. L’Europe occidentale se trouve au seuil d’une guerre avec une puissance chrétienne riche en ressources énergétiques ; elle cède, contre ses propres intérêts, le rôle de partenaire privilégié de la Russie à la Chine. Les libertés fondamentales ne sont plus garanties en Europe du fait d’une surveillance électronique généralisée. Les gouvernements occidentaux détournent les colères populaires contre la confiscation oligarchique des richesses en manipulant les tensions raciales (États-Unis) ou religieuses (la « guerre de civilisation » de Valls).