Modèle de rentabilité jusque dans les années 90, l’hypermarché est en crise, en France. Attaqué par les magasins spécialisés, Internet et les supermarchés hard discount, le modèle doit se renouveler pour enrayer la baisse de chiffres d’affaires, lente mais certaine, de ces dernières années.
Dans le milieu de la grande distribution, on maîtrise à la perfection les chiffres et on sait qu’il y en a qui ne trompent pas. Entre 2008 et 2016, selon une étude du magasine spécialisé Linéaires, le chiffre d’affaires des cinq hypermarchés Auchan de la métropole lilloise (Englos, Roncq, Villeneuve d’Ascq, Fâches-Thumesnil et Leers), fief de l’enseigne nordiste, a baissé en moyenne de 22% (hors carburant). C’est comme si l’un de ces hypermarchés avait été rayé de la carte des comptes annuels de l’enseigne (soit une perte d’environ 250 millions d’euros en 8 ans).
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L’an passé, le groupe a présenté un plan de relance pour regagner des parts de marché en France. Ce qui passe par plus d’un milliard d’euros d’investissement sur 3 ans, un changement noms de supermarchés (les Simply Market deviennent des Auchan supermarché), des drives (Chronodrive, filiale d’Auchan deviendra Auchan Drive) et l’ouverture de nouveaux concepts de magasins (Auchan Bio comme supérette spécialisée dans l’alimentation issue de l’agriculture biologique).
Pourquoi les hyper attirent moins les clients
Si les hypermarchés voient leur chiffre d’affaires fondre d’année en année, c’est à cause d’un changement de comportement des clients : on préfère acheter moins mais mieux, diversifier ses achats selon les lieux, comme Denis, Thi et leur fils de 3 ans, croisés sur le parking d’Auchan Roncq :
« Avant, on achetait tout à l’hypermarché. On a pris conscience que c’était important de privilégier tout ce qui est bio, local, surtout depuis l’arrivée du petit. On fait davantage attention à ce qu’il mange »
Il y a aussi un changement de société : il y a moins de familles nombreuses, la famille-type française est désormais composée d’un couple et de deux enfants avec des habitudes de déplacement, de qualité de vie qui ont changé depuis la généralisation du « modèle » hypermarché dans les années 70.