La Cour suprême vénézuélienne, accusée par l’opposition de servir le pouvoir en place, s’est octroyée jeudi les pouvoirs du Parlement, qui est contrôlé par les opposants au gouvernement socialiste de Nicolas Maduro.
Cette décision marque une escalade dans la crise politique qui agite ce pays pétrolier depuis la large victoire des antichavistes (du nom de l’ancien président Hugo Chavez, 1999-2013) aux élections législatives fin 2015, pour la première fois en 17 ans.
« Tant que l’Assemblée nationale sera hors la loi, les compétences parlementaires seront exercées directement par la chambre constitutionnelle (de la Cour suprême) », selon la décision publiée par la plus haute juridiction du pays dans la nuit de mercredi à jeudi.
Depuis janvier 2016, la Cour suprême a déclaré nuls tous les votes du Parlement, en réaction à l’investiture de trois députés antichavistes, malgré les soupçons entourant leur élection.
Dernière décision en date de la justice, les députés vénézuéliens, majoritairement d’opposition, ont été privés mardi de leur immunité, ce qui les expose à de possibles procès pour haute trahison devant des instances militaires.
L’opposition veut pousser le chef de l’État vers la sortie et exige une élection présidentielle anticipée avant celle prévue en décembre 2018. À l’inverse, le président Nicolas Maduro accuse l’opposition et l’Organisation des États américains (OEA) d’encourager une « intervention internationale ».
Outre le choc des pouvoirs au Venezuela, ce pays parmi les plus violents au monde est frappé par une pénurie qui concerne 68% des produits basiques et l’inflation y est devenue incontrôlable (1.660% fin 2017, prédit le FMI).