Les deux anciens chefs du gouvernement ont convenu partager une certaine « communauté de vue ». Ils n’excluent pas une collaboration en cas de victoire de François Fillon.
Mercredi, sur RMC et BFMTV, Manuel Valls s’est dit prêt à « chercher à trouver des compromis avec la droite parlementaire », en cas de victoire de François Fillon le 7 mai.
Précisément, Manuel Valls envisage cette collaboration « sans se renier, sans gommer nos différences. Mais il faut en finir avec les dogmes. Ne plus s’enfermer dans des postures figées, politiciennes, repliées sur elles-mêmes. Il faudra aider le prochain président de l’arc républicain ».
La réaction de Benoît Hamon, abattu et plus isolé que jamais :
« C’est-à-dire qu’il conçoit des compromis avec François Fillon, mais pas avec Benoît Hamon, ça en dit long ! La gauche de gouvernement, je l’incarne mais dans "gauche de gouvernement", il y a gouvernement, exercice du pouvoir, mais gauche aussi »
Et celle de François Fillon, disposé :
« J’ai toujours entretenu un dialogue constructif avec Manuel Valls. Le pays est dans une situation très grave et tous ceux qui ont le courage de vouloir le redresser doivent pouvoir parler ensemble. »
Sur Emmanuel Macron, soutenu par Manuel Valls, le candidat LR a alors déclaré :
« Pendant longtemps, il avait les mêmes idées que moi sur beaucoup de sujets. »
François Bayrou, autre soutien du candidat d’En Marche !, s’est quant à lui réjoui de la position de l’ancien Premier ministre :
« Ce qui est en train de se passer est historique. C’est un événement qui va durer pendant des années et peut-être plus longtemps encore, c’est le rassemblement des réformistes. »
« Emmanuel Macron ne peut être élu que s’il y a 10 ou 15 millions de Français, peut-être davantage, qui viennent le soutenir. Aucun d’entre eux ne veut recommencer l’expérience des cinq années que nous avons vécues, et pas non plus l’expérience des dix années qui ont précédé. Chaque fois qu’un gouvernement d’un bord prend une position, l’autre bord est contre et ça bloque le pays. Or choisir de ne plus être enfermé dans cet affrontement stupide, c’est ouvrir une page nouvelle pour le pays ».